Après la vendetta politique contre Maurice Kamto, l’opposition camerounaise est visiblement en panne de repères.
Est-ce la raison pour laquelle François Soudan du magazine panafricain avec siège a Paris l’a qualifier de bête ?
Bien malin celui qui peut répondre de façon péremptoire à cette question qui divise les Camerounais.
Les urnes nous le diront au soir du 12 octobre prochain
Par Thomas Tankou_____________
À l’approche des élections du 12 octobre, la situation politique au Cameroun est plus que jamais tendue. L’opposition, déjà affaiblie par des divisions internes et des répressions, semble naviguer dans le flou. Cette impression est renforcée par les récentes déclarations de François Soudan, qui a qualifié l’opposition camerounaise de « bête ».
Cette affirmation soulève des questions fondamentales sur la capacité de l’opposition à s’unir et à offrir une alternative viable au régime crépusculaire de Yaoundé.
Une opposition fragmentée…
L’opposition camerounaise est confrontée à des incohérences qui entravent son efficacité. Les différents partis, chacun avec leurs ambitions et leurs visions, peinent à s’accorder sur un programme commun. Cette absence d’unité est particulièrement frappante dans un contexte où l’alternance politique est souhaitée par une majorité de Camerounais, à commencer par certains du parti au pouvoir. Les rivalités personnelles et les intérêts partisans prennent souvent le pas sur une vision collective, rendant toute tentative de mobilisation populaire difficile.
Dissensions internes…
Les dissensions au sein des partis d’opposition sont une réalité qui complique la situation. Par exemple, les tensions entre les partisans de Bello Bouba, Issa Issa Tchiroma et ceux d’autres leaders comme Joshua Osih ou Cabral Libii, illustrent cette fragmentation.
Ces rivalités nuisent à la crédibilité de l’opposition et la rendent vulnérable face à un régime qui, fort de son pouvoir, n’hésite pas à exploiter ces divisions.
Le régime dictatorial de Yaoundé…
Face à cette désorganisation, le régime crépusculaire de Yaoundé a mis en place un système dictatorial qui étouffe toute initiative d’alternance. La répression des voix dissidentes, l’intimidation des militants et le contrôle des médias sont autant de tactiques utilisées pour maintenir le statu quo.
Dans ce contexte, il devient de plus en plus difficile pour l’opposition de s’affirmer et de proposer une alternative crédible.
Un système établi…
Le régime quarantenaire de Paul Biya a su établir des mécanismes qui rendent difficile toute contestation. Les élections, bien que théoriquement compétitives, sont souvent marquées par des fraudes et des irrégularités qui minent la confiance des électeurs. La peur d’une répression violente dissuade également de nombreux citoyens de s’engager activement dans le processus électoral.
Offrir une véritable alternative…
À l’heure où les Camerounais se préparent à voter, l’enjeu est clair : l’opposition doit surmonter ses incohérences pour offrir une véritable alternative au pouvoir en place. Le défi est immense, mais pas insurmontable. Si l’opposition ne parvient pas à s’unir pour défendre les intérêts du peuple, elle risque de perdre cette chance historique d’opérer un changement significatif.
Le 12 octobre, les urnes livreront leur verdict. Même si le peuple reste déterminé à renverser le régime à l’issue de cette élection cruciale, il reste à voir si l’opposition aura su se montrer à la hauteur des attentes.