À quatre jours de l’élection présidentielle du 12 octobre prochain, le discours de l’évêque du diocèse de Bafoussam, transcende la simple homélie pour se transformer en un
puissant appel à l’action.

La théologie de la Libération ou l’engagement de Mgr Lontsie Keune pour la justice

Par Thomas Tankou____________

En s’adressant aux fidèles de sa paroisse à Bansoa, il évoque une « transition » nécessaire au Cameroun, tout en soulignant l’importance d’une intégrité institutionnelle et d’une vigilance citoyenne.
Cette intervention résonne avec les thèmes de la théologie de la Libération, qui prône un engagement actif des chrétiens dans les affaires sociales et politiques.

La théologie de la Libération : Un engagement pour la justice…

La théologie de la Libération, née en Amérique Latine, insiste sur la nécessité de répondre aux injustices sociales et aux inégalités politiques. Elle appelle les fidèles à ne pas se retirer dans une spiritualité désincarnée, mais à s’engager concrètement pour la justice. Les paroles de Mgr Lontsie, notamment lorsqu’il évoque le « prince de la paix », rappellent cette vision d’une foi qui doit se traduire par des actions concrètes en faveur du bien commun.

Comme le disait Mgr Dongmo, « le chrétien ne devrait pas rêver du Ciel comme si la terre n’existait pas ». Cette phrase illustre parfaitement la position de Mgr Lontsie, qui insiste sur l’importance de la vérité et de l’intégrité dans le processus électoral.
En demandant aux institutions de respecter leur devoir moral, il souligne que la quête de justice et de vérité est essentielle pour construire une société pacifique et prospère.

L’appel à la transition : Une prophétie d’espoir…

L’évocation par Mgr Lontsie d’une « transition » fait écho à des réflexions plus larges sur le changement politique. En citant l’archevêque émérite d’Abidjan, il plaide pour une reconnaissance de la temporalité du pouvoir.
Chaque leader a un rôle à jouer, mais celui-ci doit être limité dans le temps et toujours orienté vers le bien de la collectivité. Cela résonne avec le message de la théologie de la Libération, qui voit les dirigeants comme des serviteurs de la communauté, appelés à répondre aux besoins des plus démunis.

Un message cinglant aux institutions…

La fermeté de Mgr Lontsie envers Elecam et le Conseil constitutionnel est particulièrement significative. Il rappelle aux membres de ces institutions leur responsabilité morale, une notion centrale dans la théologie de la Libération.
La transparence et l’honnêteté dans le processus électoral sont essentielles pour garantir que la voix du peuple soit entendue et respectée. En insistant sur le fait que « mentir n’est pas une bonne chose », il invite à une introspection éthique qui devrait prévaloir dans toute action politique.

Une voie vers la paix…

Le discours de Mgr Lontsie Keune, riche en références théologiques et politiques, est un appel à la responsabilité collective. Il nous rappelle que l’engagement chrétien ne doit pas se limiter à des prières ou des rêves de rédemption céleste, mais doit s’exercer dans la réalité quotidienne. La quête d’une société juste et équitable nécessite une vigilance active de la part de chacun, notamment à travers les processus électoraux.

À l’approche des élections, il est impératif que les citoyens, nourris par une foi active et une conscience sociale, se mobilisent pour garantir que la vérité des urnes soit respectée.
La paix et l’harmonie ne peuvent être construites que sur des fondations solides d’intégrité et de justice. Un message que Mgr Lontsie nous exhorte à mettre en pratique.