Le professeur Charles Soh n’est pas passé par quatre chemins pour decrier l’instrumentalisation du Tpi de Dschang dans ce procès l’opposant à Maître Penka Michel. Dans un communiqué rendu public ce jour, l’universitaire crie sa rage face à ce qu’il qualifie de déni de justice dans cette affaire qui fera jurisprudence. Et envisage de faire appel de cette décision.
Le président de l’association Kwemtche dénonce un procès inique
Par Thomas Tankou____________
Le président de l’association Kwemtche est catégorique. L’affaire opposant Penka Michel à Vox Africa, l’Association éponyme et Radio Bansoa Université (Rbu) est instrumentalisée par des forces politiques qui ne s’en cache pas. Ceci soulève des questions cruciales sur l’indépendance de la justice au Cameroun. Le verdict rendu par le Tribunal de Première Instance de Dschang, qui ordonne l’arrêt immédiat de la diffusion du film « Penka Michel, toponymie controversée d’une circonscription administrative », témoigne d’une intrusion manifeste du politique dans le judiciaire.
Le contexte politique…
Le jugement, prononcé par le juge Minlang Eba’a Valentin, semble plus influencé par des pressions politiques que par une volonté de rendre justice. Quelques jours avant le verdict, le ministre délégué à la Justice, Jean de Dieu Momo, a exprimé publiquement un soutien clair aux plaignants sur les réseaux sociaux. Dans son post, il a accusé le président de l’Association Kwemtche d’être un « fils de maquisard » et a insinué qu’il cherchait à détruire la réputation de Penka Michel.
Cette déclaration, venant d’une figure impliquée dans le système judiciaire camerounais, soulève des inquiétudes quant à l’impartialité du procès.
La manipulation politique…
L’intervention du ministre Momo illustre une manipulation politique qui va au-delà du simple soutien. En qualifiant les opposants de « malveillants », il cherche à criminaliser une contestation légitime et à légitimer une censure qui vise à préserver une certaine narration historique.
La décision du tribunal de censurer le film en invoquant la « dangerosité » d’une œuvre documentaire soulève des questions sur la liberté d’expression et le droit à la mémoire.
Un verdict politique…
Le verdict, qui impose des sanctions sévères contre la diffusion de productions audiovisuelles concernant Penka Michel, semble davantage un acte de répression qu’une décision judiciaire équilibrée. En statuant sans renvoyer les parties au fond, le juge a ignoré les principes fondamentaux de la justice, favorisant ainsi une version officielle de l’histoire au détriment de la pluralité des récits.
L’héritage historique et la mémoire collective…
Ce procès ne concerne pas uniquement Penka Michel, mais englobe une lutte plus vaste pour la reconnaissance de l’histoire du Cameroun.
Le professeur Soh va plus loin. En érigeant un héros autour de Penka Michel, le système judiciaire semble vouloir étouffer les voix des victimes et des familles touchées par les exactions de l’époque coloniale. La décision du tribunal renforce une tendance à la négation de la souffrance vécue par de nombreuses personnes, mettant en lumière la difficulté d’atteindre une véritable réconciliation historique.
Système judiciaire sous influence du politique…
L’affaire Penka Michel révèle les dangers d’un système judiciaire sous influence politique. La déclaration du ministre Jean de Dieu Momo, peu avant le prononcé du verdict, souligne une étrange interconnexion entre le politique et le judiciaire, ce qui soulève des questions sur l’intégrité de la justice au Cameroun.
Alors que l’Association Kwemtche, Vox Africa et Rbu envisagent de faire appel de la décision, cette situation illustre la lutte continue pour la vérité et la justice dans un contexte où la mémoire collective est souvent manipulée à des fins politiques.