Alors que l’histoire des héros du nationalisme camerounais, tels que Ruben Um Nyobe, Castor Ossende Afana, Ernest Ouandie, Félix Roland Moumie et bien d’autres…devrait être un pilier de l’identité nationale, elle demeure largement méconnue.

Un domaine en crise, profondément marqué par l’oublie et l’intimidation

Par Thomas Tankou____________

Ce phénomène soulève de nombreuses questions sur la manière dont le passé est traité et sur le rôle des autorités dans la préservation d’une mémoire collective.

Une histoire éclipsée…

L’éducation nationale, censée transmettre dès la base les valeurs et l’histoire du pays, préfère enseigner des récits des nations étrangères aux tout-petits.
Les figures emblématiques du nationalisme camerounais sont reléguées au second plan, si elles ne sont tout simplement oubliées.
Alors que les luttes et sacrifices pour l’indépendance sont largement ignorés. Cette omission n’est pas seulement une négligence ; elle fait partie d’une stratégie plus large de contrôle de la mémoire collective.

Un Silence imposé…

Malgré la déclassification des archives par l’ancienne puissance coloniale, les autorités camerounaises semblent déterminées à maintenir le passé colonial et les dérives de l’histoire récente dans un silence assourdissant. Les chercheurs et autres scientifiques qui tentent d’aborder ces questions se heurtent à des obstacles considérables. L’intimidation, le chantage et l’ostracisation sont des tactiques courantes utilisées pour dissuader les voix dissidentes.

Exemples illustratifs…

1.L’Affaire Penka Michel

Ce cas emblématique qui fait l’actualité au Cameroun illustre bien la tentative de falsification de notre histoire. Charles Soh et l’association Kwemtche, ainsi que Vox Africa et Radio Bansoa Université, sont actuellement traînés devant les tribunaux. Dans un documentaire écrit, réalisé et diffusé par la chaîne panafricaine, elle essaie d’explorer quelques cas de violences post-coloniales à l’Ouest du Cameroun.
Ce qui explique les poursuites judiciaires en cours au Tpi de Dschang dans le département de la Menoua.

Cette expérience révèle comment la recherche peut être criminalisée lorsqu’elle remet en question la version officiel du récit.

2.L’histoire de Ruben Um Nyobe…

Les recherches sur Um Nyobe, leader du Mouvement National Camerounais, sont souvent étouffées. Les tentatives de publication d’études sur son rôle positif dans la lutte pour l’indépendance du Cameroun en pays bassa, sont systématiquement sabotées, les auteurs étant souvent ostracisés par leurs pairs et les institutions académiques.

3.Le cas Castor Ossende Afana et Ernest Ouandie…

Leurs contributions au nationalisme camerounais sont également méconnues, en grande partie à cause de l’absence de programmes d’enseignement qui leur sont consacrés. Les chercheurs qui veulent explorer ces figures sont souvent confrontés à des répercussions professionnelles et personnelles.

Climat de peur et de répression…

La recherche mémorielle au Cameroun est entravée par un climat de peur et de répression. Les héros du nationalisme camerounais, dont les luttes et les sacrifices ont façonné le pays, sont sur le point d’être oubliés, tout cela sous le regard complice ou comparse des institutions. Il est impératif que la société civile se mobilise pour revendiquer un accès libre à la mémoire collective et garantir que l’histoire du Cameroun soit enseignée et célébrée sans intimidation.
La lutte pour la vérité et la mémoire est essentielle non seulement pour honorer ceux qui ont combattu pour l’indépendance, mais surtout pour la postérité.