Le climat de tension observé ce mercredi marqué par des manifestations de violence dans plusieurs villes du Cameroun, mettent en lumière une crise politique en perspective. Si le verdict des urnes n’est pas respecté.
Les populations se dressent contre le tripatouillage des procès verbaux
Par Thomas Tankou_____________
Le mécontentement populaire face à la présumée manipulation des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre a exacerbé les tensions, provoquant des réactions vigoureuses des citoyens.
Un contexte de méfiance…
Les accusations de falsification des résultats électoraux, principalement au profit du président sortant Paul Biya, ont suscité une onde de choc à travers le pays. Les populations de Garoua, Kousseri, Douala, mais aussi de Bafoussam et Dschang se sont mobilisées, exigeant la « vérité des urnes ».
Ce climat de méfiance, alimenté par des rumeurs persistantes, témoigne d’une fracture entre les responsables en charge de la gestion des élections et les citoyens.
La réaction des citoyens…
À Garoua, la protection du domicile du président Issa Tchiroma Bakary par des groupes de citoyens témoigne d’un désir d’assurer une transition pacifique, malgré les tensions. Cependant, à Kousseri et Douala, les manifestations contre la fraude électorale ont pris une tournure plus agressive. Les affrontements avec les forces de sécurité et les destructions de symboles du régime, comme les effigies de Paul Biya, signalent une colère profonde et une volonté de ne pas céder face à l’injustice perceptible.
Les thuriféraires du régime et la complicité d’Élécam…
Ce qui est particulièrement frappant dans cette situation, c’est le zèle des thuriféraires du régime, qui semblent déterminés à défendre une narrative de légitimité au prix de la vérité. Certains responsables d’Élécam, l’organe chargé de la gestion des élections, sont accusés de complicité dans ces manipulations. Leur rôle dans la validation des résultats contestés renforce l’idée d’un système corrompu, où la vérité est sacrifiée sur l’autel de la loyauté politique.
Le cas de Bafoussam…
À Bafoussam, la signature des procès-verbaux authentiques par la représentante de Tchiroma a apporté un répit temporaire à une situation tendue. Cela montre que, même dans un contexte de crise, des solutions peuvent émerger, mais elles dépendent souvent de la bonne volonté de ceux qui détiennent le pouvoir. Toutefois, ce type d’intervention ne doit pas masquer les pratiques douteuses qui ont précédé.
Des conséquences éprouvantes…
La crise actuelle ne se limite pas à des manifestations; elle souligne des fractures profondes dans la société camerounaise. La destruction de biens publics, comme le palais de justice et la maison du parti Rdpc à Dschang, est révélatrice d’une frustration qui pourrait déboucher sur des conséquences encore plus graves si les autorités ne réagissent pas de manière appropriée.
Périodes d’incertitude…
Alors que le Cameroun navigue dans cette période d’incertitude, les appels au calme se multiplient, mais ils risquent d’être vains tant que la vérité sur les élections n’est pas établie. Les autorités doivent prendre conscience de l’ampleur du mécontentement populaire et agir avec transparence et intégrité. Sinon, elles pourraient se retrouver face à une escalade de la violence et à une déstabilisation persistante de la société.
La situation exige une écoute attentive des préoccupations citoyennes et une réponse juste pour restaurer la confiance dans le processus électoral et dans les institutions du pays.
