À l’approche du 23 octobre, date cruciale de l’annonce des résultats de la présidentielle du 12 octobre au Cameroun, la tension est à son comble. Les récents événements de Dschang, Douala, Garoua…mettent en lumière une situation politique volatile, où les espoirs et les frustrations des Camerounais semblent s’entremêler dans un climat d’incertitude.
Elécam & Cie falcifient les PV, le peuple fulmine, le mercure monte…
Par Thomas Tankou______________
En tant qu’historien du présent, les mémoires collectives et individuelles retiendront nos signaux d’alerte. Des discours s’enflamment sur les plateaux de télévision et les réseaux sociaux. D’un côté, les thuriféraires du régime de Paul Biya proclament sa victoire, tandis que de l’autre, l’immense majorité des Camerounais affirment eur légitimité, s’appuyant sur des documents électoraux en leur possession, retraçant les résultats des urnes du 12 octobre. Cette polarisation est révélatrice d’une fracture profonde au sein de la société camerounaise. La revendication de Tchiroma, qui appelle Paul Biya à reconnaître sa défaite, souligne un défi majeur pour la stabilité du pays.
Le rôle d’Elecam et des institutions…
Elecam, l’organe chargé de la gestion des élections, semble avoir pris position, ce qui soulève des questions sur son impartialité. Les chiffres qu’il a transmis à la commission nationale de compilation des résultats sont perçus comme biaisés. Cette perception d’un manque de transparence alimente la méfiance du peuple envers les institutions. L’absence de clarté sur la convention signée entre l’ONU et Elections Cameroon aggrave cette méfiance, laissant le peuple dans l’ignorance et la suspicion.
Un appel à la raison et à la désescalade…
L’évêque de Bafoussam a récemment appelé au respect des aspirations du peuple camerounais. Cet appel, bien que louable, met en lumière l’urgence d’un dialogue inclusif. La situation actuelle rappelle les débuts de la crise qui continue de secouer les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où un simple mouvement d’humeur des avocats a été réprimé dans la violence, entraînant une spirale de conflits ayant causé plus de 6 000 morts à ce jour.
Vers de lendemains incertains…
Les signes avant-coureurs d’un naufrage programmé sont omniprésents. La montée des tensions, l’institutionnalisation de la polarisation politique et la méfiance envers les organes de régulation pourraient mener à une crise majeure. Le besoin d’un dialogue constructif et d’une reconnaissance des résultats électoraux légitimes est plus pressant que jamais.
La communauté internationale, tout en observant la situation, doit jouer un rôle proactif pour encourager la paix et le respect des droits humains.
Le Cameroun se trouve à la croisée des chemins. Et les choix faits dans les jours à venir détermineront non seulement l’avenir politique du pays, mais aussi la vie de millions de Camerounais. L’espoir d’un avenir meilleur dépendra de la capacité des dirigeants à écouter et à répondre aux aspirations de leur peuple.
