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INTERDICTION DES COALITIONS  : Atanga Nji se trompe de combat et d’époque

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Par Thomas Tankou_____

Le Ministre de l’Administration Territoriale (Minat), vient de prendre la décision controversée d’interdire les coalitions politiques et les regroupements de la société civile dans la perspective des élections de 2025.

 Cette décision  vivement critiquée, limite le champ d’exercice de la liberté d’association et va à l’encontre des principes démocratiques. En outre, le ministre a accusé les promoteurs de ces coalitions d’avoir des complicités avec des terroristes condamnés, dans le cadre des atrocités commises dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun.

Ce qui a suscité des doutes quant à la véracité de ces allégations.

Les principales coalitions visées par

l’interdiction du Minat concerne principalement :

 -L’Alliance politique pour le changement (APC) et l’Alliance pour une transition politique au Cameroun (ATC). 

L’APC, qui réunit des partis politiques et des organisations de la société civile, soutient la candidature du Pr Maurice Kamto. Elle est provisoirement coordonné par l’honorable Jean-Michel Nintcheu, député à l’Assemblée nationale.

Celui-ci dans une réaction musclée a dit ne pas être concerné par la sortie du Minat. 

L’ATC, quant à elle, est dirigée par Olivier Bilé et rassemble des personnalités politiques et de la société civile.

 Serpent affamé, inventeur de la théorie des abeilles et du Moulinex…

La décision d’Atanga Nji d’interdire ces coalitions a été largement critiquée. D’ailleurs cette sortie n’a surpris personne. Tant le Minat a habitué les Camerounais à la violence.  En d’autres circonstances, il a  soit promis aux contrevenants des abeilles, soit de les passer à la moulinette.

Au lieu d’encadrer leurs activités, conformément à la loi sur les libertés d’association en vigueur depuis 1990, le ministre a choisi de les museler. Cette approche restrictive va à l’encontre des principes démocratiques et limite la possibilité pour les citoyens de s’organiser et de s’exprimer collectivement.

Confusion de combat… 

En qualifiant les coalitions de « clandestines » et en les accusant d’avoir rencontré des terroristes condamnés, Atanga Nji détourne l’attention du véritable objectif de ces regroupements. Les coalitions politiques et les rassemblements de la société civile sont des mécanismes légitimes utilisés dans de nombreux pays pour promouvoir le pluralisme politique et la participation citoyenne aux affaires publiques. Les accuser d’être de mèche avec des terroristes sans preuves tangibles semble être une tentative de discréditer ces mouvements et de justifier leur interdiction.

Erreur sur l’époque… 

La décision d’Atanga Nji d’interdire les coalitions politiques et les regroupements de la société civile va à l’encontre de l’engagement pris par le président Paul Biya en 1982. À l’époque, le président camerounais déclarait que, plus aucun Camerounais ne serait obligé de prendre le maquis pour exprimer ses opinions, rendant ainsi caduque la loi sur la subversion qui avait cours à l’époque. Cette interdiction semble donc être une régression par rapport à cet engagement et à la volonté affichée de favoriser la libre expression des opinions.

La classe politique est unanime de reconnaître qu’il s’agit là d’un abus de trop qui ne saurait prospérer.

L’interdiction des coalitions politiques et des regroupements de la société civile par le Ministre de l’Administration Territoriale, Atanga Nji, suscite de vives critiques au Cameroun. Cette décision restreint la liberté d’association et va à l’encontre des principes démocratiques. Il est essentiel de garantir la liberté d’expression et la participation citoyenne pour promouvoir un processus électoral équitable et démocratique. 

Les avancées sur le terrain des libertés enregistrées au Cameroun, ont ainsi pris du plomb dans l’aile. Et pourtant… et pourtant la coalition dénommée Union pour le changement avait porté avec succès la candidature de Ni John Fru Ndi – de regretté mémoire – à la présidentielle de 1992. Et pourtant… et pourtant une coalition dénommée G20 a porté la énième candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2018.

Le paysage politique s’annonce tumultueux dans les prochains jours au Cameroun. Le vers est dans le fruit…

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