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CLÔTURE DE LA SESSION PARLEMENTAIRE : Députés  et sénateurs camerounais réunis pour rien.

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Par Thomas Tankou_____

La session parlementaire qui s’est ouverte le 5 mars dernier au Cameroun a pris fin le 5 avril, laissant un goût amer aux observateurs de la scène politique nationale et à la population dans leur immense majorité. Malgré une attente légitime de voir les députés et sénateurs prendre des mesures concrètes pour répondre aux préoccupations nationales, cette première session de l’année 2024 s’est avérée décevante. Les parlementaires n’ont pas eu l’occasion de se mettre au travail, laissant les citoyens se demander à quoi servent encore ces institutions au Cameroun

Élection du bureau retard et statu quo…

L’une des premières tâches attendues de cette session parlementaire était l’élection du bureau des deux chambres. Cependant, plus de deux semaines se sont écoulées avant que cette élection ne se déroule. Les attentes étaient grandes quant à un possible renouvellement des postes clés, mais les députés ont finalement reconduit Cavaye Yegue Djibril à la présidence de l’Assemblée nationale, tandis que Marcel Niat Njifendji a été maintenu à la tête du Sénat. Deux presque nonagénaire qui éprouvent d’énormes difficultés à se mouvoir.

Cette décision a pris de court de nombreux observateurs qui espéraient enfin un changement et une nouvelle dynamique au sein du parlement, en cette année préélectorale au Cameroun.

Absence de textes de loi et de débats…

L’une des principales missions du parlement est de légiférer et de débattre des questions d’intérêt national. Mais on a remarqué que, lors de cette session, aucun texte de loi n’a été soumis ni aux députés, encore moins aux sénateurs. Cette absence de propositions de textes de loi a suscité des interrogations quant à l’utilité même de cette session parlementaire. Les citoyens attendaient des réponses concrètes à leurs préoccupations, mais ils ont été confrontés à un vide législatif.

Non-respect des questions orales,

une première inédite…

Une autre pratique inhabituelle a marqué cette session parlementaire au Cameroun. En effet, l’épreuve des questions orales, qui permet généralement aux députés de poser des questions directes au gouvernement, n’a pas été respectée. Cette rupture avec la tradition parlementaire a surpris et déconcerté de nombreux acteurs politiques et même le citoyen lambda. Les questions orales représentent pourtant un moyen important pour les parlementaires d’obtenir des éclaircissements et de rendre le gouvernement redevable de ses actions.

La session parlementaire qui vient de se clôturer a été marquée par une série de déceptions. Les attentes de la population en termes de propositions législatives concrètes et de débats animés n’ont pas été satisfaites. L’élection du bureau des deux chambres a été retardée et s’est soldée par un statu quo, tandis que l’absence de textes de loi et le non-respect des questions orales en ont rajouté à la frustration générale. Il est essentiel que les représentants du peuple prennent leurs responsabilités au sérieux et s’engagent activement dans le processus législatif afin de répondre aux attentes et aux besoins de la nation. En attendant la session de juin, des sources généralement bien informées annoncent déjà l’éventualité de la prorogation du mandat des députés. 

L’opposition et la société civile est vent debout contre cette pratique à laquelle Paul Biya a déjà habitué les Camerounais.




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