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LIBERTÉS PUBLIQUES : Atanga Nji et son Moulinex, dans le broyeur- mélangeur de la justice camerounaise.

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Par Thomas Tankou__________

L’honorable Jean-Michel Nintcheu a servi par voie d’huissier une citation directe au ministre de l’administration territoriale en fin de semaine dernière.

Dans ledit exploit dont Le Héraut National a pu prendre connaissance, on peut entre autres lire :

« … aucune norme juridique n’interdit à plusieurs formations politiques de s’organiser en coalition et de mutualiser leurs efforts pour l’atteinte d’un ou de plusieurs objectifs qu’elles se sont fixés dans le but de concourir à l’expression du suffrage populaire, leur mission constitutionnelle ;

Que lorsqu’elles opèrent dans cette  configuration, elle peuvent agir individuellement ou collectivement et solidairement pour faire face à tout préjudice que pourrait subir la plateforme ;

Que c’est dans ce sillage, et dans la perspective de l’élection présidentielle de 2025, que le Front pour le Changement du Cameroun en abrégé FCC, a initié une dynamique qui consiste à la réunion autour du Président National du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), une coalition constituée de personnes morales et de personnes physiques, ayant en commun le but d’obtenir une alternance politique au sommet de l’Etat du Cameroun… »

Dans cet extrait tiré de la citation directe qu’il a servie au Minat, l’élu de la nation sollicite du président du Tribunal de première instance du Mfoundi, qu’il contraigne le Minat à rapporter la décision qu’il a prise à travers son communiqué interdisant la coalition entre partis politiques. Après Paul Biya lui-même, le Sgpr Ferdinand Ngo Ngo qui sont attendus au Tribunal de Grande instance le 25 avril prochain, l’insaisissable député a également traduit en justice Éric Essousse, le directeur général de Elections Cameroon. Ce dernier est quand à lui attendu au Tribunal de première instance du centre administratif le 23 avril 2024.

 Les chefs d’accusation sont entre autres usurpation de titre, refus d’afficher les listes nationales des inscrits sur les listes électorales…

En sortant un communiqué pour interdire le regroupement des partis politiques, Paul Atanga Nji rame à contre-courant des instructions de son grand homonyme national. Alors qu’il venait d’accéder à la magistrature suprême, Paul Biya déclarait au micro des confrères de Radio Monte Carlo, qu’il voudrait que les Camerounais retiennent de lui le souvenir de l’homme qui a apporté la démocratie et les libertés publiques au Cameroun. 

Au crépuscule de son pontificat présidentiel, la grande question qui taraude les esprits est celle de savoir si le rêve de l’homme du 6 novembre s’est réalisé. A chacun d’en juger fort opportunément. Toujours est-il qu’il n’a pas lui-même échappé au grappin du turbulent, mais surtout anticonformiste député. Le projet de levée de l’immunité parlementaire de l’enfant terrible de Bafang, qui était pourtant prévu pendant la session de mars dernier, a fait long feu. La faute aux atermoiements au sujet de l’élection du bureau de l’Assemblée qui a mis plus de deux semaines pour être effective.

La posture adoptée par son « ministre de l’intérieur » depuis qu’il est entré au gouvernement n’est pas celle d’un démocrate, encore moins celle de quelqu’un qui promeut les libertés publiques.

« Serpent affamé, théoriciens des abeilles, et la récente trouvaille est celle du Moulinex à condiments, pour broyer ses concitoyens indélicats. Mais qu’importe !

A l’exemple de leurs homologues du Sénégal qui ont montré aux yeux du monde entier que la justice peut être indépendante, les magistrats camerounais suivront-ils la direction de ce vent qui souffle sur le continent depuis l’Afrique de l’ouest ?

Croisons les doigts et attendons !

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