Par Thomas Tankou_____________
C’est assez souvent le matin du jour de vote que l’on achemine le matériel électoral dans certaines localités reculées de la République. Le piteux état de nos routes rend parfois difficile l’acheminement dans les délais. S’il est vrai que les difficultés liées à la logistique sont parfois réelles, il n’en demeure pas moins que, des manœuvres sont assez souvent savamment enchevêtrées à dessein, dans le but de fausser les résultats. Dans un cas comme dans l’autre, la finalité est presque la même, qui déteint sur les résultats finaux.
Ces manquements concernant entre autres les matériels comme l’isoloir, les bulletins ou les listes des candidats, les enveloppes, les urnes, les sacs à rébus… Les contrevenants violent ainsi les dispositions prévues par l’alinéa 2 de l’article 98 du code électoral.
Les membres de la commission locale de vote doivent se rassurer que tout le matériel est disponible avant de lancer les opérations de vote. Il s’agit entre autres de vérifier l’effectivité de la présence du matériel, se rassurer que l’encre disponible est indélébile. Dans le cas contraire, faire mention dans les procès-verbaux. Si le matériel essentiel n’est pas disponible, les représentants doivent conjointement arrêter les opérations et signaler immédiatement à la commission locale de vote qui, après examen de la situation peut décider de la continuation ou non du déroulement des opérations de vote, et faire mention de ces irrégularités dans les procès verbaux. Il faut surtout informer immédiatement l’organe chargé de l’organisation du scrutin. Ne surtout pas attendre la fin des opérations pour vociférer quand viendra le moment de fournir les preuves d’éventuelles fraudes.
Changements du lieu de vote pendant les opérations…
C’est récurent au Cameroun, au cours des opérations de vote, il arrive que les équipes changent de cadre.
Les urnes sont ainsi transportées vers une autre destination au cours du déroulement des opérations. La principale cause étant très souvent due à l’interruption de l’énergie électrique, dans un pays où on est habitué au courant alternatif. Dans d’autres cas, quand la coupure d’électricité intervient à la fin du vote, on procède aux dépouillements dans le noir où à la lumière des étincelles produits par les téléphones portables Avec des risques évidents comme le bourrage d’urnes, la publication de résultats erronés…
C’est très souvent au cours du déplacement des urnes à la recherche de l’énergie électrique qu’il ya bourrage des urnes et/ou falcification de procès-verbaux. Violant ainsi les articles 110, 111, 112 et 113 du code électoral. Afin d’éviter de tels désagréments, les responsables des partis politiques doivent prendre des dispositions en amont dans les zones où les risques de coupures sont élevés. Mettre sur pied un dispositif de veille permanente. L’exemple recent de l’Union Démocratique du Cameroun (Udc), qui réussi à infiltrer une équipe d’Elecam installée dans un domicile privé à Massangam dans le Noun, devrait être dupliqué ailleurs. Même si le limogeage du responsable local d’Elecam n’a pas créé un réel enthousiasme, l’opération a tout de même porté des fruits. En cas de force majeure (situation imprévisible, insurmontable. Irrésistible), le véhicule transportant les urnes doit être escorté d’un bout à l’autre du parcours par les représentants des partis politiques, afin de veiller au grain. Toute chose pouvant permettre d’éviter de s’emmêler les pinceaux avec les PV à la Cour Constitutionnelle, où les recours sont généralement… irrecevable !