Par Thomas Tankou____________
Des émissaires de l’instance faîtière du football mondial sont attendus dans les prochaines heures à Yaoundé. Des sources proches du dossier renseignent qu’ils sont porteurs de deux principales propositions aux autorités camerounaises :
-Soit le ministère des sports se retire de la gestion de l’équipe nationale au profit de la Fecafoot, soit le Cameroun écope de quatre années de suspension.
Mais ce n’est nullement l’issue de cette affaire dont la finalité est de distraire les Camerounais qui nous intéresse ici. Plutôt les passions qu’elle déchaîne au sein des populations camerounaises. Du simple profane à l’agrégé, de l’adolescent au moins jeune… Que d’encre et de salive !
Du coup, cette synergie d’indignation a mis le feu aux fesses de la Fifa qui décide d’envoyer une commission au Cameroun pour palper du doigt cette situation qui met à mal les quintuples champions d’Afrique.
Pourtant, et pourtant…
Les maux sont légion, qui gangrènent le tissus social au Cameroun.
Dans la même semaine, pendant qu’une histoire de football met les Camerounais en ébullition, une Ong norvégienne dans son dernier rapport annuel classe la situation du Cameroun parmi les crises sécuritaires les plus négligées de la planète.
Selon Norwegian Refugee Council, ce qui se passe dans notre pays est tout simplement tragique.
Le pays fait face à trois crises majeures, dont la crise socio-sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, les attaques répétées de la secte pernicieuse boko haram dans la région de l’Extrême-nord, la présence massive d’un nombre incontrôlable de réfugiés dans la région de l’Est…
Si seulement les Camerounais pouvaient consacrer ne serait-ce que le dixième de l’énergie qu’ils déploient sur une banale histoire de ballon rond, nous n’en serions plus à ce stade. L’Onu aurait déjà pu trouver, à défaut d’une solution définitive à ces maux qui sclérosent la société camerounaise, tout au moins trouvé un palliatif pour soulager les souffrances d’un peuple abandonné à son triste sort.
Pourtant, et pourtant…
On n’a pas vécu un tel déferlement avec le cas Matinez Zogo, sauvagement assassiné et abandonné dans une brousse. On pointe un doigt accusateur sur les responsables-en-chef des services de renseignements du Cameroun. Le chef et son adjoint tâtent actuellement la paille fraîche au pénitencier de Nkodengui, dans le cadre des enquêtes liées à cette scabreuse affaire.
Pourtant, et pourtant…
Ils sont nombreux les responsables – toujours aux affaires – accusés dans le cadre des détournements massifs des fonds Covid, qui n’ont jamais été inquiétés. Les Camerounais ne s’en sont guère préoccupés outre-mes ure. Que dire des milliards de francs détournés dans le cadre de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun, qui a glissé plusieurs fois sans jamais tomber. Puisque l’événement, même au rabais, a finalement eu lieu. Qu’importe si des victimes ont versé de leur sang lors des bousculades à l’entrée du stade dédié au locataire du palais d’Etoudi. La faute à l’exiguïté des voies d’accès et de contournement. On attend toujours le résultat des enquêtes ouvertes pour situer les responsabilités.
Tout ce qu’ils vous disent : « Kamto nous a dit en 2020 que le Mrc ne participera plus à une élections au Cameroun, tant que la guerre n’est pas fini dans le Noso… maintenant il nous dit que le Mrc sera de toutes les consultations en 2025, alors que la guerre continue… »
Comme quoi il faut maintenir les brasiers allumés afin que…
Pleure ô pays bien aimé !