Fébrilité au sein du sérail
Le président de la Fédération camerounaise de football a séjourné le 10 août courant au Niger. À l’occasion, il a été reçu en audience par le Président de la République de ce pays du Sahel.
À l’invitation du président de la Fédération nigérienne de football, Samuel Eto’o Fils a effectué le déplacement de Niamey pour assister aux « Mena d’or », les awards du football nigérien.
Mais sur place au Cameroun, son agenda en terre nigérienne inquiète dans les cercles du pouvoir. Non pas parce qu’il aura honoré l’invitation de son homologue du football nigérien, mais davantage au sujet de l’audience à lui accordée par le chef de l’État de ce pays. Le président de la transition le Général de brigade Abdourahmane Tiani flanqué de son état major réuni au complet a réservé un accueil des plus chaleureux à son hôte. Toute chose qui est diversement appréciée au Cameroun. « Cet accueil va au-delà de simples civilités liées à une collaboration dans le domaine du football. » Tels sont les propos tenus par une source très introduite dans le sérail. Et de poursuivre, « on commence peu à peu à comprendre son arrogance quand il brandissait ses [hautes instructions] dans l’affaire Minsep/Fecafoot.
Un discours jugé au-delà du football…
Nombreux sont les Camerounais qui ont collé une étiquette politique à l’allocution que l’ancien capitaine des lions indomptables a prononcée à Niamey. Pourtant, d’autres estiment que les termes utilisés dans son discours sont restés dans le cadre de la collaboration entre la Fecafoot et la Fenifoot, les fédérations de football du Cameroun et du Niger. Chacun peut se faire une opinion en le parcourant.
« Mon infinie gratitude à la Fédération nigérienne de football, au président Djibrilla Hema Hamidou et à l’ensemble du peuple nigérien. Je salue chaleureusement la fédération sœur nigérienne et adresse mes remerciements les plus sincères pour l’accueil qui m’a été réservé par le peuple frère du Niger.
J’ai été particulièrement marqué par le saut infrastructurel et le niveau d’organisation de notre consœur nigérienne. J’adresse donc mes félicitations au président de la fédération et toute son administration pour la qualité des équipements de haut standard.
Je formule le vœu que ces efforts soient couronnés de succès sportifs, susceptibles de rehausser le prestige du drapeau nigérien.
J’ai noté avec une grande satisfaction les efforts de développement en matière de sport et, singulièrement du football entrepris sous la conduite conjointe des autorités et de la Fédération nigérienne de football. Efforts dont le peuple nigérien peut légitimement être fier.
À cet effet, avec humilité et profond respect, j’adresse aussi ma profonde gratitude à son Excellence le Général de brigade Abdourahmane Tiani, pour m’avoir honoré d’une audience durant mon séjour. Ce séjour a renforcé ma conviction d’une nécessaire et indispensable collaboration, voire compagnonnage entre nos fédérations de football, à l’effet de rendre le football africain mieux représenté, plus attractif et surtout plus influent. »
Samuel Eto’o comme Georges Weah ?…
Dans cette allocution qui a tout l’air d’un discours de campagne, alors que les thuriféraires du régime de Yaoundé redoutent un concurrent sérieux pour Etoudi, certains observateurs estiment que l’ancien goleador se frayait ainsi un chemin pour briguer plus tard la présidence de la Confédération africaine de football.
De toutes les façons, sous la cendre…le feu.