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DROITS D’AUTEURS ET DROITS VOISINS

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Les musiciens camerounais chantent faux

Les artistes ont battu le pavé devant le Mincom, pour réclamer leur dû (850 millions de FCFA au titre des redevances des droits d’auteurs et droits voisins).
Mais, ils n’ont pas pu s’accorder quant à qui remettre ce pactole, pourtant disponible. René Emmanuel Sadi en sapeur-pompier avait pourtant pris des dispositions. Compte-rendu d’un spectacle désolant.

(*) Par Patrick Tchouwa____________

Les artistes qui chantaient d’une même voix il y a un instant, sont subitement divisés.
Le débiteur a remis l’argent dans la caisse en attendant que les artistes trouvent un terrain d’entente
L’arbitrage du Président du Conseil d’Administration de la CRTV était vivement attendu à l’issue de la réunion de crise qu’il a présidée 14 août dans la Salle Auditorium du Ministère de la Communication. La pomme de discorde porte sur la répartition de 850 millions de francs CFA au titre des redevances des droits d’auteurs et droits voisins destinées aux artistes du Cameroun.

L’esplanade du Ministère de la Communication (MINCOM) a été envahie ce mardi matin par une importante frange de la communauté artistique et culturelle camerounaise, qui tenait par tous les moyens à rencontrer l’ordinaire des lieux, René Emmanuel SADI, en sa qualité de PCA de la CRTV.
Au regard du nombre d’artistes présents sur les lieux (environ 300 personnes mobilisées dont certains visiblement excités), un imposant cordon sécuritaire a été mis en place sur les lieux afin d’encadrer et de contenir tout débordement.
Le Ministre arrive à son bureau comme à son accoutumée peu avant 10 heures et trouve une situation quelque peu confuse : des artistes venus en très grand nombre, cherchent à le rencontrer coûte que coûte au sujet de la répartition de 850 millions de francs CFA au titre des redevances des droits d’auteurs et droits voisins. D’ailleurs, ils le lui font savoir sans façon. Ayant pris le pouls de la situation avec certains proches collaborateurs, le Ministre de la Communication et Porte-Parole du Gouvernement consent à tenir une séance de travail avec tout le monde sur le point sus évoqué. Cette information permet d’apaiser certains esprits.

Epreuve de nerfs
C’est une Salle Auditorium du MINCOM noire de monde qui sert de cadre aux échanges entre le Ministre de la Communication entouré du Directeur Général de la Cameroon Radio & Television (CRTV) et de proches collaborateurs et les artistes sous la houlette de M. ATEH BAZOR, ci-devant PCA de la Société Nationale Camerounaise de l’Art Musical (SONACAM). A ses côtés, des vedettes de la musique camerounaise dont Georges DIKSON, Beko SADE, ABANDA KIS KIS, Marthe ZAMBO, Jojo MUSENGA ; des icônes de l’art dramatique, de la photographie, de la littérature, etc. Ils entonnent à la perfection l’hymne national avant de passer au vif du sujet.
Le Ministre de la Communication, par ailleurs PCA de la CRTV, éprouve beaucoup de difficultés à tempérer les ardeurs, chacun voulant à tout prix prendre la parole. En fin psychologue, René Emmanuel SADI prendra finalement le dessus et réussira à imposer le calme et la discipline dans la salle.
Il plante le décor dans son mot introductif, indiquant que M. Charles NDONGO est bel et bien en possession des 850 millions de francs CFA dus par la CRTV. Mais à qui payer cet argent ? Cette question divise les artistes qui ont formé deux camps.
D’un côté, les Organismes de Gestion Collective (OGC) des droits d’auteurs et des droits voisins sous la houlette de la SONACAM d’ATEH BAZOR qui regroupe près de 7500 artistes, en intelligence avec la CMC, la SOCILADRA, la SCAAP, et la SOCADAP, exigent que les 850 millions soient virés dans le compte de dépôt spécial à la Cameroon Corporation Bank (CBC), tel qu’a instruit le Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République dans sa lettre du 26 février 2024 adressée au Directeur Général de la CRTV. Toutes les prises de paroles de ce camp convergent dans ce sens.
Souci d’équité
Dans un souci de clarté et surtout d’équité, le MINCOM dit avoir déjà demandé à ce premier camp de lui faire parvenir une liste de 10 responsables pour des discussions sur l’affectation des 850 millions. Sans succès.
Quelques responsables de l’autre faction en dissidence sont également présents ce jour à la Salle Auditorium du MINCOM. Le Ministre passe la parole à tour de rôle à AMAH Pierrot, EYENGA MBARGA du Mouvement Mbolé et consorts. Ils veulent quant à eux que l’argent soit plutôt viré dans le compte de l’ORSAR, tel que mentionné dans le Protocole d’Accord qui lie les OGC concernées. Les principaux ténors de ce camp sont absents : Sam MBENDE, Ben et Grâce DECCA, Toto Guillaume, etc.

Verdict imminent
En bon père de famille, le Ministre SADI écoute attentivement toutes les parties qui s’étripent pendant 2 h 40 mn ; il prend des notes et dit observer dans quel sens évolue la voix de la majorité. Ce faisant, il recadre certains dans leur prise de parole, joue les arbitres et tempère les plus fougueux. Il lui est même arrivé de frapper du poing sur la table pour réprimer des propos injurieux.
Le Ministre dit avoir pris conscience de la nécessité de régler ce différend au mieux des intérêts des artistes. Les redevances des droits d’auteur et droits voisins constituent une source essentielle de revenus pour de nombreux créateurs au Cameroun, et leur versement dans les délais impartis est crucial pour soutenir la créativité et l’industrie culturelle du pays et accompagner le quotidien de la communauté artistique et culturelle nationale.
Pour finir, il demande à chaque camp de constituer une liste de dix responsables avec lesquels il va tenir une réunion dans les tout prochains jours, afin de trouver une solution définitive à cette situation qui n’a que trop duré.

(*) Le surtitre, le titre et le chapô sont de la rédaction.

(°) Directeur de publication
Le Détective

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