Maurice Nzeundie souffle… le show et l’effroi
Le président regional du Social Democratic Front pour la région de l’Ouest est déterminé à exhorciser les démons de la division qui hantent le parti de la balance.
La période de grâce et l’enthousiasme qui a animé les militants du « Suffer Don Finish » à son arrivée à la tête de l’exécutif du parti à l’Ouest sont désormais dans les anales de l’histoire. Cet exégète de la comptabilité doit désormais apprendre à convertir le flegme et la dextérité qui font sa particularité quand il s’agit de manipuler les chiffres, en énergie capable de converger les humeurs. Et c’est ça la difficile équation que seule la maîtrise du plan comptable n’est en mesure de résoudre.
Par Thomas Tankou____________
Il se pose au Sdf en général et à l’Ouest plus particulièrement les problèmes de discipline, d’efficacité et de gouvernance. Le regional l’a d’ailleurs lui-même relevé dans son allocution le 25 août dernier. C’était lors des assises du comité exécutif regional.
La cooptation de certains membres pour compléter le bureau de Bafoussam 1er, continue d’être contestée par des militants et cadres du parti. Des concepts tels « membres du G27 », « informateurs du G27 » sortis des laboratoires des théoriciens de la division, répandent la terreur entre militants.
Tous savent pourtant que la difficulté de réunir le quorum rend compliqué l’adoption des délibérations nécessaires au bon fonctionnement du parti. Certains présidents de circonscriptions électorales exigent les frais de déplacement pour assister aux réunions. Autant de maux qui minent le Sdf à l’Ouest.
Mais le regional est convaincu que tout finira par rentrer dans l’ordre. Il invite par ailleurs ses camarades à mettre à profit le report des élections pour réajuster les choses. Prescrivant ainsi le sens d’ouverture, la tolérance et la pondération comme thérapie pour retrouver l’harmonie qui a toujours animé les militants de ce parti créé à la fin du siècle dernier.
Un militantisme sulfureux…
Le come-back de Serge Noumba dans le parti de la balance a été perçu par nombre des cadres de ce parti créé aux premières heures du retour au multipartisme dans notre pays, comme la deuxième mort du Chairman. Beaucoup cherchent encore à comprendre les tenants du deal que ce dernier a conclu avec Joshua Osih, le Président National.
Au niveau de la base militante du Social Democratic Front, à l’Ouest où le parti revendique un encrage certain, ça bouillonne.
Fuyant l’orage, Noumba est-il tombé dans l’eau chaude ? Tout porte à le croire.
Les mémoires des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun n’ont pas encore enterré le souvenir du triste spectacle que le néo militant du Sdf leur a servi en novembre 2023. C’était au palais des congrès de Yaoundé. Il s’était invité à la Convention nationale du parti de Kamto, muni d’une arme à feu. C’est finalement les gros bras de la sécurité qui l’ont extirpé de la salle des travaux.
Plus tard il fera convoquer des cadres de ce parti à la légion de gendarmerie, pour réclamer 80 millions qu’il aurait, disait-il, dépensé pour le compte du Mrc. Par la même occasion, il a même déclaré avoir démissionné du Mrc avec 600 « mystérieux militants ». Leur identité et la localisation de leurs unités d’attache restent aussi un mystère jusqu’à ce jour. Toujours est-il que l’homme est reparti du Mrc de la même façon qu’il y était arrivé. Dans la confusion totale, et traçant des schémas espiègles au grand dam des militants assidus, dindons de la farce.
Jusqu’à ce que le Chairman Ni John Fru Ndi prenne son billet aller-simple pour la béatitude éternelle, il avait juré de ne plus jamais rencontrer cet ancien député sur son chemin. Et pour cause…
Et pour cause Serge Noumba à l’époque était avec Jean Tsomelou deux jeunes députés en qui le Chairman avait placé son estime. Les deux avaient pour dénominateur commun la combativité. Mais le premier était un égocentrique proverbial et pour le second, la loyauté et le sens de l’intérêt commun. C’est pourquoi il sera plus tard nommé secrétaire général du parti. Davantage pour sa loyauté que pour son appartenance ethnique.
Avec le départ de Pierre Kwemo qui avait décidé de créer son propre parti, Noumba était convaincu que son heure était enfin arrivé de remplacer l’actuel leader du l’Ums à la vice-présidence du Sdf. Ambition certes légitime, mais qui n’a pas rencontré l’assentiment de la team-maagement du Sdf. Dès lors, il entre en rébellion ouverte et décide de ne plus payer ses cotisations au sein du parti en tant que député. Il se portera même -pour hausser les enchères,- candidat à la présidence du parti contre le Chairman. Son ambition a fait long feu.
« Il fait partie de ceux qui ont contribué à ternir l’image du Sdf. Il pouvait revenir mais sans intention de rentrer par le sommet ». Nous a confié au téléphone un cadre de première heure du parti à l’Ouest.
De toute façon, la base militante fulmine. Les prochains jours nous renseigneront davantage.