Une nouvelle expropriation des populations après celle de 1976 a suscité le courroux des riverains qui sont sortis en nombre pour s’opposer à l’application du décret présidentiel. Le sous-préfet de Bafoussam 3ème a tenté de calmer les manifestants. En vain. Même le préfet de la Mifi qui est descendu sur le terrain n’a rien pu, face aux populations en furie. Fofie Mbouedia Christophe est pourtant réputé avoir une oreille attentive aux préoccupations de ses administrés.
Recit d’une folle journée.

Les populations s’opposent au projet d’agrandissement de l’aéroport

Par Thomas Tankou_____________

Les Populations de Bafoussam 3eme ne décolèrent pas contre un autre projet d’agrandissement de l’espace aéroportuaire

Une Nouvelle expropriation qui fait débat…

À Bamougoum, la récente décision du gouvernement d’étendre l’espace aéroportuaire à 449 hectares a provoqué une onde de choc parmi les populations riveraines. Ce projet d’agrandissement, qui nécessitera la démolition de huit quartiers dans le groupement Bamougoum, ravive des souvenirs douloureux de l’expropriation subie entre 1976 et 1978, lorsque 150 hectares avaient déjà été réquisitionnés pour la construction dudit aéroport.
Malgré les promesses d’indemnisation, de nombreux riverains n’ont pas vu le jour de leur juste compensation, certains ayant même perdu la vie sans jamais avoir reçu le moindre centime. Cette situation a exacerbé le ressentiment des populations, qui se sentent trahies et ignorées par le gouvernement. Il faut tout de même signaler ici que, certaines des personnes qui avaient été indemnisés ont choisi de revendre leurs propriétés. Les nouveaux acquéreurs sont aussi vent debout relativement à l’application du nouveau décret présidentiel.

Une réaction populaire éclair…

Le mécontentement a atteint son paroxysme lorsque les habitants se sont mobilisés pour exprimer leur opposition à ce nouveau décret présidentiel. Hier, des manifestants ont bloqué l’accès à l’aéroport, empêchant le sous-préfet de Bafoussam 3ème de calmer les esprits. Même le préfet, pourtant perçu favorablement par certains, a été accueilli par des cris et des slogans dénonçant l’expropriation.
Cette levée de boucliers illustre une colère légitime face à un processus que les populations estiment injuste et opaque. Les habitants reprochent au gouvernement de prendre des décisions cruciales sans les consulter, ce qui soulève des questions sur la transparence et la responsabilité des autorités.

Une élite locale compradore…

Un aspect particulièrement préoccupant de cette crise est le comportement de l’élite locale. Alors que les décisions d’expropriation sont prises en haut lieu, il semble que certains représentants locaux aient choisi de négocier directement avec le gouvernement sans impliquer les populations concernées. Cette situation crée un fossé entre les intérêts des élites et ceux des riverains, qui se sentent dépossédés de leurs droits.

Les leaders communautaires,censés défendre les intérêts des habitants, semblent parfois plus préoccupés par leurs relations avec le gouvernement que par les besoins et les préoccupations de leur propre communauté. Cette déconnexion nourrit un sentiment de trahison et de frustration parmi les populations, qui se demandent qui défend réellement leurs intérêts.

Vers une réflexion collective…

Il est impératif que le gouvernement reconsidère sa démarche en matière d’expropriation. Une approche inclusive, qui associe les populations riveraines aux discussions et aux décisions, est essentielle pour éviter de nouvelles tensions. Les voix des habitants doivent être entendues et prises en compte dans le processus de développement.
Les manifestations à Bamougoum mettent en lumière la nécessité d’un dialogue constructif entre le gouvernement, l’élite locale et les populations. Seule une véritable concertation pourra permettre de trouver un équilibre entre les projets de développement et les droits des citoyens. La question qui taraude les esprits reste donc ouverte : jusqu’où ira la colère des populations face à un gouvernement qui semble ignorer leurs préoccupations ? Les prochains jours seront cruciales à une année électorale.

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