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Kamto renouvelle l’alerte sur le cas des militants du Mrc

Après l’ouverture officielle d’une enquête sur la torture subie par l’artiste camerounais Longue Longue en 2019, le président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun remet solennellement sur la sellette la demande par son parti de l’ouverture d’enquêtes judiciaires sur les barbaries d’État infligées impunément à ses militants lors des opérations de novembre 2018, janvier et juin 2019, septembre 2020.

Le Gouvernement de la République semble enfin vouloir rompre avec son indifférence face à la barbarie de certains éléments des forces de sécurité. C’est du moins l’impression qui pourrait se dégager du communiqué signé du Directeur de la communication du Ministère de la Défense en date du 24 octobre 2024, suite à une vidéo montrant le traitement cruel, inhumain et dégradant infligé à l’artiste musicien LONGUE LONGUE.
Cette prompte réaction, inhabituelle faut-il le souligner, est à féliciter. Cependant, les nombreuses expériences passées de traitement des affaires de ce type commandent d’être prudent et d’attendre les résultats de l’enquête annoncée.

En l’occurrence, je saisis cette occasion pour rappeler au Ministre Délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense l’existence de nombreux autres cas de tortures graves perpétrées contre des citoyens pacifiques par les forces de sécurité, auxquels il n’a jamais été donné une suite quelconque. Je me limiterai ici aux cas concernant les militants et sympathisants du MRC à l’occasion des arrestations massives, arbitraires et illégales de octobre 2018, janvier et février 2019, et septembre 2020.

Ces traitements cruels, inhumains et dégradants commis sur des centaines de militants de notre parti pour leurs opinions politiques ont été officiellement qualifiés d’arbitraires et illégaux par le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire (GTDA) des Nations Unies, dans son Avis du 4 novembre 2022 basé sur le Pacte international relatif aux droits politiques et civils, ratifié par l’Etat du Cameroun le 27 juin 1984, et qui lui est dès lors opposable en vertu de la Constitution.
Dans cet Avis, qui a été rendu après un débat contradictoire avec le Gouvernement camerounais, il est recommandé à l’État du Cameroun, entre autres, d’ouvrir, sans délai, des enquêtes en vue de rechercher et de traduire en justice les auteurs des traitements criminels dont ont été victimes nos militants.
A vrai dire, c’est depuis plusieurs années déjà que des enquêtes auraient dû être ouvertes sur cette violence haineuse de certains éléments des forces de défense et de sécurité.

J’en ai été victime moi-même, tout comme le premier Vice-Président de notre parti, M. MAMADOU MOTA, qui s’en est sorti avec un bras cassé, et son image dégradante jetée en pâture au public. Parmi les cas de plusieurs centaines de victimes de tels traitements , je ne peux ne pas mentionner ceux cruels et insoutenables de M. Wambo survenu le 27 octobre 2018 à Douala, dont le bras fut cassé par un gendarme avec la crosse de son fusil devant un public médusé, et de M. Gaëtan NGANKAM sur qui un policier, sur ordre hiérarchique, a tiré à bout portant, le 26 janvier 2019 à Douala. La vidéo de la scène horrible a fait le tour du monde.

Les tortionnaires de messieurs NANA Serge Branco, de Patrick Donald KOPWA DJENKO, aujourd’hui handicapés à vie, et de dizaines d’autres militants du MRC sont également identifiés. Les preuves irréfutables des actes de ces tortionnaires sont disponibles et attendent que, comme dans cette affaire de torture dont a été victime l’artiste LONGUE LONGUE, le Gouvernement ordonne enfin l’ouverture d’enquêtes. Nous tenons à la disposition des autorités compétentes, administratives ou judiciaires, la liste des victimes avec les preuves des actes de torture qui leur ont été infligés, ainsi que la liste des auteurs desdits actes, qu’il s’agisse des tortionnaires ou de leurs supérieurs donneurs d’ordre.

Fait à Yaoundé le 25 octobre 2024
Maurice KAMTO, Président National du MRC.

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