Le coût du label cameroun affole les compteurs
Mieux que le football et les Lions indomptables, le cacao du Cameroun s’illustre désormais comme le meilleur ambassadeur du pays à l’international. Le prix au kilogramme a franchi le seuil historique de 5000 FCFA. Au grand bonheur des planteurs qui, pour une fois font des envieux.
Luc Magloire Mbarga Atangana, a de quoi se bomber davantage le torse. Le ministre du commerce en poste depuis 8 décembre 2004 est le principal architecte de cet embelllie dans un pays en panne de repère.
Par Thomas Tankou____________
Les planteurs de Batchenga, Kekem, Makenene, Mvengue…ont retrouvé le sourire. Le prix du kilogramme de cacao qui coutait encore 4225 FCFA en mars dernier a déjà franchi le cap de 5000 FCFA.
Lors du lancement de la campagne cacaoyère le 6 août 2024 a Mvengue le ministre du commerce a fixé le cap: « cette campagne se situe dans le prolongement de la précédente, marquée par une embellie sans précédent des cours et la consolidation du positionnement du Cameroun comme origine de référence, en matière de qualité et de rétribution conséquente des producteurs, désormais parmi les mieux rémunérés au monde. » A déclaré de manière triomphale Luc Magloire Mbarga Atangana.
Embellie perceptible…
Selon les chiffres de l’ Institut national de la statistique (Ins), les exportations de fèves de cacao et ses dérivés ont généré des revenus globaux de 512 milliards de francs CFA. Une hausse de 10 % par rapport à l’année précédente.
Parallèlement 73236 tonnes de produits dérivés du cacao, ont été vendus sur le marché international. Dont 44911 tonnes de pâte de cacao et 23825 tonnes de beurre de cacao. Ces ventes ont permis au Cameroun d’engranger des revenus globaux de 153 milliards de francs CFA. Les exportations de pâte ont produit 97,4 milliards, en hausse de 19%.
Les limites de l’État-providence…
La situation est tout autre en Côte d’Ivoire et au Ghana. Ces deux pays d’Afrique de l’Ouest qui ont adopté une politique commune en matière de développement de la filière cacao, ne connaissent pas le même essor que le Cameroun.
En Côte d’Ivoire par exemple les prix sont arrêtés à l’avance à travers des contrats signés en amont par l’État qui régule le secteur. Cette politique assure certes aux planteurs un prix plancher. Mais le principal inconvénient est que ceux-ci sont liés par la clause contractuelle arrêtée en amont. Par conséquent, ils ne peuvent pas bénéficier de la hausse des cours sur le marché International comme c’est le cas pour le moment. Actuellement l le prix du kilogramme de cacao est de 1500 FCFA en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire quatre fois moins que les coûts dont bénéficient les cacaoculteurs camerounais actuellement. La situation n’est guère reluisante au Ghana voisin. Ils sont passés de 1100 FCFA à 1800 connaissant ainsi une hausse substancielle de 58 %. La politique de libéralisation adoptée par les autorités camerounaises est enviée pour le moment par les acteurs de la filière ailleurs sur le continent. Pourvu que les pouvoirs publics continuent d’encadrer efficacement les acteurs du secteur contre les trafficants en tous genres.
.