La ville de Dschang…broie du noir
Alors qu’elle affronte déjà la crise de logement et l’inflation généralisée, la ville universitaire fait face depuis quelques jours à une coupure prolongée de l’énergie électrique. Un véritable calvaire pour parents, élèves et étudiants par ces temps de rentrée.
(*) Par Viviane Kamga____________
Depuis trois jours, la ville de Dschang, située dans la région de l’Ouest, ainsi que plusieurs autres départements environnants, sont plongés dans une obscurité totale. Ce blackout prolongé sème la désolation et la frustration au sein des populations, déjà confrontées à de multiples difficultés au quotidien. Les habitants crient leur ras-le-bol face à cette situation qui semble ne pas trouver de solution rapide.
L’impact d’une coupure prolongée
Ces trois jours sans électricité ont eu des conséquences désastreuses sur la vie des citoyens. Les provisions alimentaires, stockées dans les congélateurs et réfrigérateurs, sont en train de pourrir, plongeant des familles entières dans l’incertitude. Cette situation est d’autant plus dramatique à la veille de la rentrée scolaire, période durant laquelle les dépenses sont déjà très lourdes. Avec les denrées alimentaires qui se détériorent, les populations se demandent qui prendra en charge les pertes subies.
Dans les ménages, l’absence de lumière complique la vie quotidienne. Les enfants, qui devraient être en train de réviser et de se préparer pour la rentrée, sont contraints de vivre dans des conditions précaires, sans moyen adéquat pour étudier. Les familles doivent faire face à des dépenses supplémentaires, en achetant des bougies, des lampes torches ou des groupes électrogènes pour tenter de pallier cette absence d’électricité.
Des conséquences économiques graves
Au-delà des foyers, les commerçants et les entreprises locales sont particulièrement touchés. Les petites et moyennes entreprises qui dépendent de l’électricité pour leurs activités sont à l’arrêt. Les magasins qui vendent des produits frais, comme les bouchers, les poissonniers ou les vendeurs de produits laitiers, voient leurs stocks se détériorer. Pour beaucoup, c’est un manque à gagner énorme qui met en péril leurs affaires, déjà fragilisées par les difficultés économiques que connaît le pays.
Les établissements de santé ne sont pas épargnés. Certains hôpitaux et centres de santé, faute de générateurs performants, peinent à assurer des soins dans de bonnes conditions. Cette situation met en danger la vie des patients, notamment ceux en situation critique nécessitant des soins sous assistance électrique.
Une colère qui gronde
Face à cette situation, les habitants de Dschang et des autres départements concernés ne cachent plus leur colère. Ils se demandent comment il est possible qu’une ville aussi importante soit privée d’électricité pendant autant de jours, sans que des mesures d’urgence ne soient mises en place. La question sur toutes les lèvres est : « Qui va payer la note ? »
Les habitants demandent des réponses claires de la part des autorités et de l’entreprise en charge de la distribution d’électricité. L’absence de communication officielle ne fait qu’alimenter l’incompréhension et le mécontentement. Certaines voix commencent à se lever pour appeler à des manifestations si aucune solution rapide n’est trouvée.
Quelle suite ?
Ce nouvel épisode de coupure d’électricité, qui semble devenir récurrent dans certaines régions du Cameroun, met en lumière l’urgence d’une amélioration des infrastructures énergétiques du pays. Les autorités doivent non seulement rassurer les populations mais aussi prendre des mesures concrètes pour éviter que de telles coupures prolongées ne se reproduisent à l’avenir.
En attendant, les populations de Dschang continuent de subir, sans savoir quand la lumière reviendra. La situation interpelle : jusqu’à quand les Camerounais devront-ils vivre dans de telles conditions ?
( *) Correspondance particulière