Les calculs opportunistes ont repris de zéro
Des adversaires tapis dans l’antichambre du Rdpc aux vautours qui rôdent autour de la charogne, en passant par les candidats déclarés ou putatifs, le sphinx de Mvomeka aura déjoué tous les schémas. Par une vaste opération de manipulation des consciences et la ruse. Face à des adversaires sans réelles lisibilité dans les actions. Adeptes pour la plupart de l’enfumage, de l’entourloupe et de l’esbroufe.
Voyage au coeur du labyrinthe.
Par Thomas Tankou___________
Qu’il ait foulé le tarmac de l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen en empruntant un chariot élévateur pour sortir du ventre de l’oiseau métallique qui lui a ouvert ses entrailles depuis Genève, pour qu’il s’y engouffre – comme l’ont affirmé des langues pendantes, – ou de ses frêles jambes, peu importe.
Le locataire d’Etoudi a repris son bail après une longue et mystérieuse absence qui commençait déjà à inquiéter ses compatriotes.
Que ce soit dans les salons feutrés de Bastos, ou dans les baraquements de Ntaba-nlonkack et Mvog-ada, les Camerounais ont commenté l’interminable séjour à l’étranger du sphinx de Mvomeka. Chacun y est allé de sa manière et de ses desiderata.
Primo : « l’ennemi de l’intérieur… »
Contrairement à une certaine doctrine répandue à dessein par des thuriféraires du Rdpc, les adversaires les plus redoutables de ce parti sont disséminés à l’intérieur même de cette chapelle politique. Les plus honnêtes d’entre ceux-ci clament à hue et à dia qu’ils se porteront candidats au cas où le prince se retire de la vie publique.
D’autres, réunis au sein d’un autre courant baptisé « Mouvement Frankiste », ont déjà choisi le fils du chef de l’État comme leur porte-étendard. Les plus cyniques vont même jusqu’à inviter tout simplement Paul Biya à rempiler pour un huitième mandat de sept ans à la tête du Cameroun. Défiant ainsi toute option rationnelle, liée à l’insulte du temps et à l’usure du pouvoir.
Secundo : Les jouisseur impénitents…
Cette caste constitue ce que nous pouvons qualifier de « vautours qui gravitent autour de la charogne. » Tels des proxénètes qui tirent profit de la prostitution d’autrui, ils profitent de la position dominante de l’actuel Chef de l’État, pour pérenniser leur empire, au bénéfice de leurs fils, petits-fils, arrières petits-fils. Peu importe si le leader qu’ils utilisent comme dôme de protection, est à son aise ou pas.
Ceux-ci se recrutent dans tous les segments d’activité au Cameroun : la haute administration, les postes politiques, le monde des affaires, les domaines d’influence en tous genres.
Tercio : les opposants de l’opposition…
Véritables marchands de vent, ils ont pour dénominateur commun : l’oisiveté.
N’ayant pas d’emploi précis dans la vie, ils migrent d’une chapelle à l’autre, au gré de la météo politique. À proprement parler, ils ne se situent dans aucune idéologie politique. Droite, gauche ou centre, là n’est pas leur préoccupation. Ces aplaventristes n’écoutent que leurs tubes digestifs. Prêts à se constituer en « G machin… » pour accompagner le candidat assis sur le trône. Et aboyer sur la tête de la vraie opposition – du moins sur ce qui en reste -, afin de justifier leur fidélité au prince et continuer à vivre de prébendes.
Quarto : Et maintenant…
Et maintenant que Paul Biya n’est pas rentré dans un sarcophage, comme l’ont prédit quelques prophètes de l’apocalypse, les mathématiques politiques ont repris de plus belle. L’opposition ou du moins ce qui en tient lieu, a tout intérêt à se mettre ensemble avec la société civile, pour constituer une force alternative, afin de proposer une offre politique crédible au peuple camerounais. Car quoi qu’on en dise, le Rdpc avec les moyens de l’État demeure un redoutable adversaire. Et sa collision supposée ou réelle avec ELECAM, l’organe en charge de la gestion des élections au Cameroun constitue un autre handicap à prendre au sérieux.
Qui veut aller loin, ménage sa monture…