Adolphe Moudiki toujours aux commandes
Nombreux sont les observateurs avertis du microcosme politique national, ainsi que des médias internationaux introduits au sein du sérail, qui ont prédi la fin du règne de l’octogénaire Adolphe Moudiki à la tête de la Société nationale d’hydrocarbures.
Par Thomas Tankou_____________
Même le panafricain Jeune Afrique réputé proche du régime de Yaoundé, est passé à côté de la plaque. Dans un article intitulé : « Fin de règne pour Adolphe Moudiki » paru dans sa livraison du 22 juillet.
Pourtant, malgré un volumineux rapport à charge sanctionnant le Conseil d’administration de la SNH tenu ce 24 juillet à la Présidence de la République, Ferdinand Ngo Ngo aura croisé le fer, face aux soutiens de l’Adg, lui-même absent dans la salle. Et ce n’est pas pour la deuxième fois seulement que le Sgpr se casse les dents sur ce monstre froid.
Pourtant, au moins deux indices indiquaient la chute imminente de l’actuel Pca.
- Pour des raisons de santé, ce proche de longue date de Paul Biya a pris le vol 72 heures auparavant en direction de l’hexagone.
- En son absence et sur décision du Pca avec qui les relations sont des plus tumultueuses, le conseil d’administration s’est tenu ce 24 juillet, non pas à la Snh mais à la Présidence de la République. Paul Biya lui-même ayant quitté le Cameroun hier à la tête d’une forte délégation pour les J.o de Paris.
Adolphe Moudiki ne sera pas débarqué comme l’ont indiqué tous les pronostics. Tel un sphinx, Moudiki a encore fait mordre la poussière à son ennemi intime. Ferdinand Ngo Ngo était obligé de ravaler son désir ardent de placer un de ses affidés aux affaires.
Du rapport présenté par le commissaire aux comptes, il ressort que l’exécution du budget SNH-fonctionnement et les comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2023 intègre l’opération de rachat par la SNH de 10 % des actions jadis détenues par la société Savannah Energy dans le capital de la Société Cotco S.A, conclue le 19 avril 2023 pour un montant de 28, 6 milliards de francs CFA. Le conseil a relevé que cette transaction n’a été approuvé ni par le chef de l’État ni par le Conseil d’administration.
Même si par ces motifs, le Conseil d’administration s’est abstenu d’approuver le rapport de gestion de l’administrateur directeur général, aux affaires depuis plus de trois décennies, ce dernier reste encore aux commandes, malgré la fatigue due à la maladie et à l’insulte du temps.
Les hautes instructions auront encore mordu la poussière.
