Par Thomas Tankou_____
Le tribalisme est l’un des freins qui entrave le développement économique du Cameroun. Ce phénomène est davantage amplifié au Sud Cameroun. Le cas de Neo Industry et l’exploitation du cacao, en est une récente illustration.
Le tribalisme, une pratique qui divise les communautés sur la base de l’origine ethnique, continue de faire des ravages dans de nombreuses régions du Cameroun. Dans le Sud cette réalité a récemment rattrapé Neo Industry, une entreprise appartenant à un entrepreneur d’origine bamileké. Ce dernier avait pourtant mis sur orbite un projet ambitieux visant à exploiter 45 000 hectares de terres pour la culture du cacao. C’était sans compter avec les préjugés tribaux sui ont entraîné l’échec de cette initiative, privant ainsi la région d’une opportunité de lutte contre le chômage des jeunes.
Le poids du tribalisme dans l’économie régionale…
En 2020, Neo Industry avait pour objectif de lancer une vaste exploitation de terres pour la culture du cacao. Cette initiative aurait pu contribuer significativement à la lutte contre le chômage dans la région, où les populations vivent dans des conditions précaires. Cependant, le tribalisme a joué un rôle déterminant dans l’échec de ce projet. En effet, en raison de l’origine ethnique du propriétaire de l’entreprise, les autorités locales et certains membres de la communauté ont exprimé leur opposition, remettant en question la légitimité de l’entreprise et sapant ainsi ses efforts de développement économique.
Conséquences économiques…
Le prix du cacao sur le marché international atteint actuellement des sommets, avec le prix d’un kilogramme qui se négocie à 5000 francs CFA, dépassant ainsi largement le prix du cuivre à la tonne. Cet investissement aurait pu profiter prioritairement à la région du Sud Cameroun si le projet de Neo Industry avait abouti. Malheureusement, en raison du tribalisme et des préjugés ethniques, cette opportunité a été gâchée, privant ainsi les populations locales des retombées économiques positives.
Le cas des tracteurs abandonnés…
Outre l’échec du projet de Neo Industry, la région du Sud Cameroun fait également face à d’autres problèmes liés au comportement d’une certaine élite compradore. Par exemple, l’État avait acquis des tracteurs dans le but de promouvoir l’agriculture de troisième génération. Ces équipements se trouvent actuellement dans un état de délabrement avancé, laissés à l’abandon dans la broussaille. Cette situation témoigne d’une mauvaise gestion des ressources et d’un manque criant de suivi des initiatives de développement. Toute chose qui nuit davantage à la croissance économique de la région.
Le tribalisme continue de représenter un obstacle majeur au développement économique et social au Cameroun en général. L’échec du projet de Neo Industry en est un exemple qui démontre à suffire comment les préjugés ethniques peuvent entraver les initiatives de création d’emplois et de lutte contre la vie chère. Le deficit de suivi des projets, comme en témoigne l’état déplorable des tracteurs abandonnés, aggrave les difficultés économiques de la région.
Il est pourtant essentiel de promouvoir l’unité et de surmonter les divisions tribales afin de favoriser un développement économique, harmonieux, inclusif et durable de la région du Sud et du Cameroun en général.