Atanga Nji agite le tocsin
Par Thomas Tankou____________
Dans sa lettre circulaire numéro 002034/MINAT/SG/DOT, le ministre de l’administration territoriale a enjoint les gouverneurs de région, préfet et sous-préfets de rappeler certains chefs traditionnels à l’ordre.
Dans cette correspondance avec pour objet : « Entrave à la liberté de mouvements par certains chefs traditionnels », Paul Atanga Nji attire l’attention de ses collaborateurs sur certaines dérives graves de la part des têtes couronnées.
« Mon attention est de plus en plus attirée sur les actes posés par certains chefs traditionnels, visant à interdire de séjour des concitoyens dans certaines localités. Par ces actes, lesdits chefs traditionnels entravent la pleine jouissance des droits fondamentaux reconnus au citoyens, notamment la liberté de circulation. »
Recadrage à géométrie variable…
Cet acte de la part du Minat, visant à protéger la liberté d’aller et venir des Camerounais est à saluer. Sauf que, l’application de cette mesure se fait à plusieurs vitesses.
On se serait par exemple attendu de la part du « théoricien du Moulinex » la même rigueur après la sortie de piste du préfet du Mfoundi. Ce dernier a récemment décidé de pourchasser hors de son périmètre de commandement quiconque oserait critiquer les actions du Renouveau ainsi que celles de l’homme qui l’incarne.
Dans sa lettre du 24 juillet, le patron de la territoriale a certes tenu à faire quelques précisions : « Ce pouvoir (restriction des mouvements Ndlr) est exclusivement reconnu au Président de la République, au ministre en charge de l’administration territoriale et aux chefs des circonscriptions administratives qui, dans le cadre du maintien de l’ordre public peuvent restreindre la circulation des personnes et des biens, ou les soumettre à des contrôles. »
Sauf que dans le cas évoqué suppra, il s’est agit de « menaces conservatoires » de la part d’un administrateur en déphasage avec la réalité.
Mais avouons tout de même pour cette fois-ci, le Minat aura au moins gagner le pari de ramener sur terre certains monarques qui ont tendance à abuser du pouvoir traditionnel pour régler quelques comptes.
La situation vécue à Bamougoum entre le chef et le maire de la ville de Bafoussam transpire un conflit d’intérêts, relativement à une histoire de permis de bâtir.
À Balatchi le chef nous a fait valoir une affaire de mœurs pour restreindre la liberté d’aller et venir de l’une de ses élites. À en croire ses déclarations, ce dernier aurait à plusieurs reprises entretenu des relations coupables avec s ses propres filles. Soit !
Ces deux cas ainsi évoqués ne relève-t-ils pas tout simplement du droit commun ?
À chacun d’en juger !