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INGERANCE DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE :Sa majesté Momo Soffack met en garde l’évêque de Bafoussam

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Par Thomas Tankou____________

Le chef supérieur du groupement Foto, chefferie de 1er degré dans la Menoua en a marre. Et il le fait savoir. Il ne supporte plus les comportements hautain, condescendant et méprisant qu’affichent les hommes d’église, plus particulièrement le prélat de l’église catholique romaine, vis-à-vis des us et coutumes du groupement Foto dont il conduit les destinées. Il s’est adressé d’un ton ferme à son peuple le samedi 7 juin dernier. En présence de son homologue Fô Ndong Kana Victor de Bafou. On se rappelle que le 26 mai dernier, en la paroisse en la paroisse Saint Laurent de Bafou, Mgr Paul Lontsie Keune a lancé à l’endroit de l’autorité traditionnelle ce qui peut être qualifié de fatwa en Islam.

Défiance vis-à-vis de l’autorité traditionnelle…

« Le chef Bafou n’est que chef, rien que chef. Dieu seul est Dieu. » Tels sont les propos que le ministre de culte a invité ses ouailles à reprendre en cœur lors de son homélie. Et ces derniers, dans un respect religieux l’on repris avec un zèle déconcertant.
En sa qualité d’administrateur civil principal, le chef de 1er degré du groupement Foto est une autorité traditionnelle rompu dans la gestion des hommes et des biens. Difficilement il fait la confusion entre le pouvoir traditionnel et ses charges administratives. C’est pourquoi sa récente sortie est prise très au sérieux par le peuple dont il a la charge.
« Avant que ces églises ne s’implantent chez nous, nous avions déjà notre église, nos croyances. Nous connaissions déjà Dieu. Le chef s’est-il un jour autoproclamé Dieu ? Non ! Le prêtre qui dit que le chef n’est que chef est-il autre chose qu’un prêtre ? Est-il devenu Dieu ? Il ne l’est pas. Lorsque chez nous on parle de chef spirituel, celà renvoie au chef. » A-il tenu à préciser.

L’attitude de l’évêque de Bafoussam n’est pas un cas isolé. De plus en plus, les responsables de l’église catholique romaine, du catéchiste à l’archevêque adoptent un comportement déviant vis-à-vis de nos coutumes ancestrales. Le phénomène prend davantage des proportions incontrôlables lors des messes funèbres.
Généralement, à côté du successeur désigné, il choisissent unilatéralement le leur qui va continuer avec les contributions du decujus au sein de l’église.
Des quêtes à n’en pas finir. Après le tour ordinaire, un second est organisé pour construire l’église, un troisième pour la veuve ou le veuf et les orphelins. Sauf que toutes ces quêtes échouent dans une même caisse. Soit !
Le problème se situe au niveau du respect mutuel.

Le dialogue des cultures…

Il convient de relever ici que le chef Foto qui a également été invectivé lors de l’homélie de l’évêque n’est pas contre la présence de l’église dans le groupement dont il a la charge de conduire les destinées. « …Dans notre communauté, plusieurs religions cohabitent : les catholiques, les protestants, les orthodoxes, les églises réveillées, les musulmans, les bouddhistes… Tous sont présents et chacune essaie de vivre à sa manière. Dieu avait dit que chacun doit prêcher dans sa chapelle… Nous n’avons jamais interdit à un prêtre de célébrer la messe, ni refusé à quiconque d’inviter l’église pour une messe. » Sérine t-il. Il est plus que jamais temps aux pouvoirs publics de se pencher maintenant sur cette situation pour remettre de l’ordre. Demain il sera peut-être déjà tard…

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