Le climat politique au Cameroun est une fois de plus agité par des tensions internes au sein du Parti Camerounais
pour la Réconciliation Nationale (PCRN)
Par Thomas Tankou_____
Le conseil de discipline du parti s’est réuni récemment pour prendre une décision radicale concernant la position de Monsieur Kona Robert. Cependant, le Ministre de l’administration territoriale, Atanga Nji, a rapidement exprimé son opposition à cette décision, lançant ainsi une nouvelle polémique dans le paysage politique du pays en cette année préélectorale. Les membres les plus radicaux du PCRN envisagent maintenant de porter l’affaire devant le tribunal administratif.
Le processus d’exclusion de Kona Robert…
Lors d’une session extraordinaire du conseil de discipline du PCRN, il a été décidé d’exclure définitivement Monsieur Kona Robert du parti. Cette décision a été communiquée au Ministre de l’administration territoriale le 25 mars 2024, par voie d’huissier, conformément aux procédures internes du parti.
La réaction d’Atanga Nji…
Moins de 48 heures après avoir reçu la notification d’exclusion, le Minat a répondu au PCRN de manière catégorique. Dans sa correspondance numéro 001021 datée du 27 mars, le Ministre de l’administration territoriale a refusé de prendre acte de la décision d’exclusion de Kona Robert. Il justifie son opposition en affirmant que la décision viole les statuts du parti et que le signataire manque de qualité. Cependant, il est intéressant de noter que nulle part dans sa correspondance, le Ministre ne mentionne spécifiquement les dispositions légales sur lesquelles il se base pour prendre cette position.
Le fondement juridique d’Atanga Nji…
Le théoricien des abeilles et du Moulinex se réfère à la loi concernant l’ingérence de l’autorité administrative dans les affaires internes d’une association. Selon ladite loi, si deux parties au sein d’une même association revendiquent la légalité de l’exécutif, l’autorité administrative peut intervenir. L’exemple de l’Union des Populations du Cameroun (Upc), un parti politique que l’administration a fragmentée au fil du temps par des décisions politiques, est proverbial. Cette utilisation sélective du pouvoir administratif pour influencer les affaires internes des partis politiques est devenue un sujet de controverse récurrent au Cameroun.
La contestation judiciaire envisagée…
Face au refus d’Atanga Nji de reconnaître l’exclusion de Kona Robert, les membres les plus radicaux du PCRN envisagent de porter l’affaire devant le tribunal administratif. Ils souhaitent ainsi contester l’ingérence du Ministre de l’administration territoriale dans les affaires internes du parti. Cette démarche judiciaire vise à clarifier les limites du pouvoir administratif et à assurer l’indépendance des partis politiques dans leurs décisions internes.
Le refus par le Minat de reconnaître cette décision interne du parti et son invocation de l’ingérence administrative ont ajouté de nouvelles tensions politiques au Cameroun. La contestation judiciaire envisagée par les membres du PCRN reflète la volonté de préserver l’autonomie et l’indépendance des partis politiques dans le pays. L’issue de cette affaire aura des répercussions sur le paysage politique camerounais et pourrait contribuer à définir les limites du pouvoir administratif en matière d’ingérence politique.