Par Thomas Tankou_____________
Dans sa correspondance numéro 911/24/CDHC/VP/SC-PROT/SP/DPP/OIA/LG du 28 mai 2024, le président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun interpelle le Directeur général de Elections Cameroon, sur les difficultés que les citoyens camerounais établis ou résidant à l’étranger éprouvent pour s’inscrire sur les listes électorales.
« J’ai l’honneur de vous faire connaître que le 20 avril 2024, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (Cdhc) a pris connaissance à travers les réseaux sociaux, d’une vidéo devenue virale, mettant en exergue un mouvement d’humeur observé par certains citoyens camerounais devant l’ambassade du Cameroun en Belgique. Ils revendiquaient l’inscription de leurs noms sur les listes électorales… » C’est en ces termes que le président de la Cdhc a introduit la correspondance adressée à Eric Essousse.
Une interprétation aux allures de mise en garde…
« … permettez-moi de rappeler tout d’abord que l’inscription sur les listes électorales concourt à la jouissance du droit dévolu à tout citoyens de participer à la gestion des affaires publiques, tel que garanti par l’article 2 de la constitution du 18 janvier 1996, ainsi que par les instruments des droits de l’homme dûment ratifiés par le Cameroun, qu’ils soient africains (article 13 de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples), ou universels ( article 25 du pacte international relatif aux droits civils et politiques). Précise James Mouangue Kobila. Avant de poursuivre, « si la commission salue les actions mises en œuvre par Elections Cameroon, dans le cadre de la révision annuelle des listes électorales… elle reste néanmoins préoccupée par l’exercice du droit de vote des citoyens camerounais établis ou résidents à l’étranger, dont la revendication de l’inscription de leurs noms sur les listes électorales est relayée sur les réseaux sociaux. »
Pour comprendre cette sortie du Président de la Cdhc, il faut préciser que, contrairement aux dernières élections Elecam exige cette fois-ci la présentation de la carte de séjour aux citoyens de la diaspora, préalable pour leur enrôlement. Alors que cette pièce qui est uniquement délivrée par les autorités du pays d’accueil met beaucoup de temps pour être établi. Or l’ouverture des inscriptions qui est prévu dès janvier de chaque année n’a été effective dans la diaspora qu’au mois d’avril dernier. C’est entre autres l’une des raisons pour lesquelles les Camerounais de la diaspora observent un mouvement d’humeur.
Le président de la Cdhc invite le Dg d’Elecam à informer la commission des dispositions relatives aux mesures prises afin de faciliter l’inscription sur les listes électorales des citoyens camerounais établis ou résidant à l’étranger, en consonance avec le décret numéro 2012/0130 du 13 juillet 2011. Pour rappel, les inscriptions seront définitivement closes au 31 août prochain.
2025 étant une année où se dérouleront les élections couplées municipales et législatives en février, présidentielle en octobre et sénatoriales en décembre.