Par Thomas Tankou____________
« Conformément aux dispositions pertinentes du code électoral, les opérations d’inscription sur les listes électorales relèvent des prérogatives régaliennes d’Elecam.
Elles sont de ce fait conduite sur le terrain par les démembrements territoriaux d’Elecam, en liaison avec les commissions mixtes compétentes composées des représentants de l’administration et des partis politiques légalisés. Il n’est pas superflux de préciser que l’inscription sur les listes électorales n’est pas obligatoire. L’on ne saurait sortir par conséquent les populations de force de leurs domiciles ou encore user des pressions de quelque nature que ce soit pour contraindre à s’inscrire sur les listes électorales ». Cet extrait contenu dans un communiqué signé du Minat au lendemain d’une réunion tenue dans ses services, dans le cadre de la liaison permanente entre le gouvernement et Elections Cameroon, n’a surpris personne. Sauf que plus loin, le ministre Atanga Nji menace…
« Le ministre de l’administration territoriale met en garde les hommes politiques véreux contre toute tentative de manipulation pernicieuse de l’opinion publique tendant à faire de l’inscription sur les listes électorales, une surenchère politique ou un facteur de perturbation de la tranquillité des citoyens avec des relents de trouble à l’ordre public. Ces dérives méritent d’être condamnées. »
Dans un ton martial, le Minat interdit ainsi aux leaders politiques de s’impliquer dans les opérations d’inscription des Camerounais sur les listes électorales. Pourtant c’est grâce à la forte mobilisation de ceux-ci que l’on observe l’effervescence actuelle, qui fait perdre le sommeil aux thuriféraires du Rdpc. Ces derniers redoutent un raz-de- marré lors des prochaines consultations électorales au Cameroun.
*Déploiement du rouleau compresseur…*
Le Minat par la même occasion a déjà déployé l’appareil répressif, à l’effet de mettre sous l’éteignoir toute action des leaders politiques visant à mettre en éveil la conscience citoyenne ses Camerounais relativement à leurs devoirs civiques.
« Les autorités administratives ont d’ores et déjà instruites de veiller à ce que les inscriptions sur les listes électorales se déroulent sans la moindre perturbation de la part de certains politiciens en quête de notoriété et conformément aux textes en vigueur. »
La question qui taraude particulièrement les esprits est celle de savoir quelle mouche a encore piqué le Minat pour qu’il profère ces menaces à peine voilée à l’endroit des gens qui, pourtant accompagnent bénévolement Elecam dans l’atteinte de ses objectifs. Alors même que, depuis que ces leaders politiques ont mis la main dans la pâte, on assiste à un déploiement tous azimuts dans le calme et la discipline. Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun s’est d’ailleurs suffisamment investi dans cette opération à travers de multiples actions, notamment le matériel de sonorisation et une communication tous azimuts.
La fébrilité qui s’est subitement emparé du Minat voile mal l’inquiétude du pouvoir Rdpc qui n’entend pas lâcher du lest lors des prochaines élections municipales, législatives, présidentielle et sénatoriale. Mais ce regain des inscriptions au Cameroun et dans les diaspora traduit la détermination des Camerounais à mettre fin à un pouvoir crépusculaire, incarné par plus de quatre décennies de pontificat présidentiel.