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(*) LEVÉE DE BOUCLIERS ENTRE LES CHEFS DE L’OUEST ET L’ÉVÊQUE DE BAFOUSSAM :Une lettre ouverte signée par 15 chefs traditionnels de l’Ouest et datant du 13 juin dernier met en garde l’évêque de Bafoussam . Tout est parti des propos discourtois tenus Mgr Paul Lontsie Keune, à l’endroit des chefs Bafou et Foto le 26 mai dernier.

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Guerre ouverte entre les Fo’o de l’Ouest et le clergé catholique

Monseigneur,

Les populations Bamilékés, ainsi que leurs rois dans leur entièreté ont été scandalisés par les propos incendiaires et irrévérencieux tenus à l’égard des Rois de FOTO et de BAFOU en date du 26 mai 2024, lesquels font la une sur les réseaux sociaux.

Il ressort notamment de ces propos, des expressions assez choquantes, ne pouvant pas nous laisser indifférents telles que: « UN CHEF N’EST QU’UN CHEF UN POINT C’EST TOUT, ET DIEU EST DIEU >>> <<<NOUS N’ALLONS PLUS NOUS LAISSER FAIRE ».

Tout laisse à croire que l’église catholique et les Chefferies Traditionnelles sus- citées sont dans un champ de bataille, ou l’église a tendance à s’approprier Dieu et l’administration camerounaise pour mieux écraser les Chefferies Traditionnelles, et réduire les Chefs Traditionnels à la dimension d’une simple chose sans valeur réelle.

Les esprits clairvoyants sont conscients qu’en attaquant les chefferies FOTO et BAFOU, vous vous adressez à toutes les chefferies Bamilékés, qui depuis des lustres subissent moult mépris de l’église catholique, mais adoptent l’attitude du loup d’Alfred de Vigny dans « les destinées », en dépit de leurs souffrances, pour l’intérêt de la paix et du vivre ensemble.

En effet, les Chefferies Traditionnelles n’ont jamais toléré aux églises en général et à l’église catholique en particulier, l’esprit de clochardisation affiché sur le terrain à la recherche du gain, en s’immisçant de trop dans les cérémonies traditionnelles (obsèques, funérailles, succession, veuvages, etc…), relevant uniquement de la seule compétence des Chefs Traditionnels et de leurs sujets. Et comme cela ne suffisait pas. l’église catholique s’est totalement appropriée des attributs traditionnels destinés aux Chefferies et aux notabilités Bamilékés, qu’elle utilise abusivement dans ses cérémonies rituelles et sur ses autels à l’intérieur des églises. Et pourtant, hier, la même église taxait ces mêmes attributs d’effets sataniques.

Monseigneur,
Nous comprenons pourquoi le rappel à l’ordre prescrit à l’église catholique par les Chefs Traditionnels en vous demandant de prêcher dans vos chapelles, a plutôt déclenché en vous une rage subite, vous mettant dans tous vos états.

Vous avez de votre propre chef, suspendu les messes dans les domiciles, mais avez très vite constaté que cette décision faisait tort au business de votre église dont les recettes chutaient dangereusement, d’où le retour en catastrophe à l’ancienne pratique, par cette réhabilitation qui semble être un défi lancé à la Chefferie Traditionnelle.

Nous comprenons avec Destouches que lorsqu’on chasse le naturel, il revient au galop. L’église est bien consciente que c’est lors des cérémonies funéraires organisées en dehors des chapelles qu’elle se fait plus d’argent. C’est la justification évidente de la présence trop encombrante et nuisible de l’église sur le terrain.

Monseigneur, trop c’est trop, nous ne vous laisserons plus faire. Restez et célébrez vos messes dans vos paroisses, un point c’est tout. Nos villages ne vous appartiennent pas, nous ne sommes pas des missionnaires, c’est vous qui l’êtes, et quand vous partirez, vous nous laisserez sur place.

Monseigneur,

Vous nous donnez enfin l’occasion de rompre le silence, de sortir de notre réserve et de vous dire que trop c’est trop. Dieu que vous pensez en faire votre propriété privée et le garder dans votre église est très grand et ne saurait se conformer à votre désir égoïste. Il appartient à tout le monde, sous différentes cultures et traditions qui précèdent les religions depuis la genèse, et dont l’espace de vie ne saurait se restreindre dans une église ni dans une religion.

Vous êtes édifié mieux que nous, que les croyances traditionnelles à Dieu sont antérieures aux religions dont l’église catholique, qui ont été imposées aux africains à coups de fouets par des colons missionnaires dans le seul but de les assujettir, de dépouiller l’Afrique de ses richesses naturelles et de tuer sa culture multidimensionnelle.

L’église catholique reste jusqu’à nos jours une source d’aliénation de nos peuples, entretenue par les néo- colons religieux dont vous êtes Monseigneur le pire modèle. Ce n’est plus un secret pour personne, qu’en occident, les églises se vident davantage, certaines paroisses se transformant en musées, en supermarchés, en entrepôts ou en salles de spectacle. C’est le même sort qui attend ces églises en Afrique dans un proche avenir.

Au regard de tout ce qui précède, la manifestation évidente de la sagesse voudrait, Monseigneur, que vous vous taisiez, que de vous enflammer à faire l’apologie d’une église empreinte d’hypocrisie qui a atteint le summum de ses atrocités avec la validation et la célébration des mariages homosexuels prônées par le Vatican. N’en déplaise, Monseigneur, que les rois Bamilékés, encore moins leur peuple, excepté quelques brebis égarées n’aient aucune leçon à recevoir d’un prélat d’une église, qu’ils invitent gracieusement à l’école africaine saine et pleine de valeurs d’épanouissement de l’être humain.

Face à toutes ces attaques récurrentes envers la Chefferie Traditionnelle et nos us et coutumes, nous avons pris les mesures conservatoires suivantes :

L’interdiction de l’utilisation des attributs et objets rituels coutumiers dans les églises.

  • La décision des Chefs Traditionnels de ne plus entrer dans une église jusqu’à nouvel avis.

Monseigneur, nous vous invitons à faire preuve d’humilité, à taire votre orgueil, et faire votre mea culpa aux gardiens de la tradition à qui vous avez fait une déclaration de guerre au risque d’attirer sur vous la foudre de la malédiction ancestrale.

A BON ENTENDEUR SALUT!

Les Chefs Traditionnels de l’Ouest.

(*) Le surtitre, le chapô et le titre sont de la rédaction

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