Par Thomas Tankou_____
« La fin d’un rêve » est un ouvrage récemment publié en France et dédicacé le 9 février dernier, qui captive le lecteur en mettant en relief les épreuves d’injustice auxquelles Dame Ines Laure Kamto a dû faire face. Coécrit avec le journaliste Jean-Marie Kenfack et l’héroïne elle-même, cet opus offre une plongée captivante dans les méandres de la politique sous les tropiques, où l’Ouest du Cameroun occupe une place centrale.
Le personnage principal est une femme de caractère et de conviction, divorcée d’une légende nationale : le regretté magnat de l’industrie Fotso Victor. Par la suite, elle entame une autre union ayant abouti au mariage avec le chef supérieur Baham, un autre potentat local du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir. Ce dernier siège d’ailleurs comme sénateur de l’Ouest à la deuxième chambre du parlement camerounais.
Ce qui a incité Laure Kamto à se lancer en politique est avant tout son souci de développement de sa collectivité. C’est pourquoi elle a choisi de s’engager sous la bannière du Rdpc, décidée à mettre son riche réseau de contacts au service de la décentralisation.
L’héroïne de cet ouvrage, publié par les éditions Maïa, s’est véritablement lancée dans la bataille politique en 2017, à l’approche de l’élection présidentielle prévue l’année suivante. Cependant, contrairement à ses convictions de départ, elle se rend rapidement compte que son soutien indéfectible au candidat Paul Biya lui attire plutôt l’hostilité de ses camarades de parti. Intrigues, clientélisme et luttes de pouvoir saturent son quotidien. Surtout lorsque ces derniers ont réalisé qu’elle possèdait les atouts nécessaires pour remporter la municipalité de Baham lors des élections couplées qui se tenaient en 2020.
Écrasée par la mafia politico-financière, son rêve est brisé. Elle est arrêtée et jetée en prison à l’issue d’un procès kafkaïen, mêlé à des affaires sombres et savamment entrelacées. Elle passe de longs mois dans l’infâme pénitencier de Bafoussam, dont la surpopulation carcérale est proverbiale. Chantages, tortures et même violences sexuelles constituent son cauchemar.
Face à l’adversité des dignitaires politiques de la région, convaincus qu’elle finira par renoncer, elle oscille entre moments de résistance et de vulnérabilité. Cependant, tout n’est pas peint que de noir dans ce triste tableau. « La fin d’un rêve » rend aussi un vibrant hommage à Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du Comité central du Rdpc, offrant ainsi une note positive au récit. Malgré tout, l’héroïne n’abandonne pas l’espoir de retrouver la grâce et de reprendre la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter.
« La fin d’un rêve » est un récit poignant qui expose les luttes politiques et les injustices auxquelles Ines Laure Kamto a été confrontée. Cet ouvrage offre une plongée captivante dans la maffia du pouvoir, tout en témoignant de la résilience et de la détermination de l’héroïne à surmonter les épreuves.