Le maire Ngnang Cyrille annoncé au Rdpc
L’emblématique magistrat municipal qui continue d’imprimer ses marques à la tête de l’exécutif de la commune de Bafoussam 1er, est résolument décidé de tourner la page. Dragué de toutes parts par des formations politiques, l’égérie de Bafoussam a-t-il déjà opéré son choix ?
Par Thomas Tankou____________
Ce qui est désormais évident c’est que l’heure du desamour entre Ngnang Cyrille et le Social Democratic Front a décidément sonné. Nous pouvons l’affirmer de façon péremptoire. Par contre nous ne sommes guère en mesure dire avec certitude dans quelle formation politique il déposera ses valises. Lui-même ayant choisi d’entretenir le suspense, du moins jusqu’à la fin du mois de novembre 2024.
« C’est l’occasion pour moi d’informer l’opinion publique et les nombreuses populations de Bafoussam 1er, que je crois en ce que je fais. Avant la fin de novembre prochain, je vais mettre fin au suspense. Je vais me prononcer clairement sur mon avenir politique.
Mais, ce qu’il faut savoir c’est que le divorce d’avec le Sdf est prononcé. Et consommé.
Combattu, méprisé, chassé et même pourchassé de la maison, je suis obligé de demander l’asile dans une autre famille politique. A déclaré celui qu’on appelle affectueusement « le bulldozer du développement ».
Une question lancinante…
Dans le même speech, le maire Ngnang prend tout le monde de court pour poser la question qui se murmure depuis que le « G27 » est abusivement exclu du Sdf après un procès inique.
« Est-ce que je vais rester dans l’opposition ou tenter une expérience différente ? À cette interrogation, il répond lui-même devant un public entièrement acquis à la cause de leur champion : « la réponse vous sera donnée en fin novembre. »
D’interminables tractations…
Cyrille Ngnang est le militant du Sdf le plus courtisé depuis que ses camarades et lui-même ont été exclus du parti.
De l’intérieur, la team-management du parti de la balance ne manque pas de brandir ses réalisations comme exemple de l’efficacité dans la gestion du Sdf. Le président Jusuah Osih lui aurait même proposé à plusieurs reprises d’abandonner ses compagnons d’infortune pour retourner à la maison. On ne sait par quelle alchimie. Toujours est-il que cette démarche digne de la maffia sycillienne a fait long feu.
D’autres informations difficiles à recouper pour le moment font état de ce que des responsables du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun l’auraient approché pour lui proposer la mutualisation des forces de l’opposition pour affronter le Rdpc. Mais le maire aurait fixé la barre très haut. Il aurait exigé entre autres 30 conseillers Sdf sur 61 dans la liste des municipales, et conduire la liste himself. Nous a confié une source proche desdites tractations. Ici encore, le moteur a pris de l’eau à l’allumage. Ngnang ayant exigé des négociations directes avec le président national du Mrc.
Entrée en scène du Don Juan…
A l’image d’un chaud lapin, le Rdpc est à la manœuvre. « Ngnang est le seul militant au Sdf qui fait de la real politic. » Je me rappelle encore l’année où il s’était opposé aux directives de Fru Ndi pour se faire élire maire en lieu et place de Maître Tsapy. Étant déjà élu maire, il a usé de tous les stratagèmes pour rentrer dans les bonnes grâces du Chairman. Contre la volonté de ceux de ses camarades qui lui prédisaient le 8.2 [article 8 alinéa 2, qui consacre l’auto exclusion au Sdf. NDLR]. » Nous a confié notre source au Rdpc. Avant de conclure « les négociations ont déjà abouti. Mais nous laissons la primeur de l’annonce à l’intéressé lui-même. Libre à lui de choisir la circonstance et le timing pour annoncer la bonne nouvelle. » A-t-il conclu ses propos.
Mais selon nos investigations sur le terrain, si la nouvelle était avérée, on assistera à une levée de boucliers. Avec la promotion du Docteur Jules Hilaire Focka Focka à la tête de l’exécutif régional, nombreux sont les militants de première heure du Rdpc, convaincus que leur heure de gloire à Bafoussam 1er a enfin sonné. Joint au téléphone, la réaction du maire Ngnang ne s’est pas fait attendre : » Demandez à ceux qui vous ont donné l’information de vous fournir les preuves de mon engagement au Rdpc. Soit des enregistrements, soit des vidéos ou tout autres moyens qui justifient leurs déclarations. » Dans son entourage, motus et bouche cousue. c’est l’omerta !
Dans tous les cas, la bataille s’annonce rude lors des prochaines consultations électorales, pour le contrôle de cette commune qui compte 61 conseillers. Toujours est-il que, selon une pensée de sagesse populaire chez les Bantous : « Quand la grenouille coasse quelque part, l’eau fini toujours par y jaillir… »
À méditer !