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Sarkozy annoncé à Yaoundé dans la campagne pour Paul Biya

L’ancien président français est annoncé à Yaoundé dans le cadre d’une mission à caractère économique. Il a d’ailleurs été reçu à huit-clos le 30 juillet dernier par le locataire d’Etoudi, lors de son dernier déplacement en France. Mais, des sources proches du dossier indiquent que, l’objet de la mission de Sarkozy au Cameroun est davantage politique.

Alors qu’il doit effectuer une mission au Cameroun à visées économiques, l’ancien président français pourrait aussi intervenir dans la prochaine campagne présidentielle du chef de l’État camerounais. Coulisses.
Durant ses cinq années à la tête de l’État français, Nicolas Sarkozy n’a jamais visité le Cameroun. Cependant, dans les prochaines semaines, l’ancien président français s’y rendra, accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires français. Cette rencontre est le résultat de longues négociations entre lui et Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil de la présidence de la République.

Approuvée par le président Emmanuel Macron, cette initiative a été aussi facilitée par André Magnus Ekoumou, ambassadeur du Cameroun en France, et Thierry Marchand, ambassadeur de France au Cameroun. Les détails avaient été évoqués lors d’une rencontre le 28 juillet, dans un restaurant à Paris, entre le directeur du cabinet civil de Paul Biya et l’ex-président français. Le succès de ces discussions avait d’ailleurs conduit Paul Biya à retarder son départ pour Genève.
Accompagné de collaborateurs et d’hommes d’affaires français, Nicolas Sarkozy a ensuite été reçu à huis clos par Paul Biya, le 30 juillet à l’hôtel George-V. Deux semaines plus tard, le 15 août, il a une fois de plus rencontré, en marge du 80e anniversaire du débarquement de Provence, Samuel Mvondo Ayolo. Il s’est aussi entretenu avec le fils du chef de l’État camerounais, Franck Biya, pour aborder des questions économiques.
Sarkozy le communicant…

Selon nos sources, l’ex-chef de l’État français a plaidé en faveur d’un renforcement de la présence des entreprises françaises au Cameroun, à un moment où le pays met en œuvre des politiques pour attirer les investissements étrangers. Cette initiative s’inscrit dans les activités du cabinet d’avocats Realyze, anciennement Claude & Sarkozy, spécialisé en droit des affaires et en mise en relation des investisseurs avec les États.

Mais cette mission pourrait s’avérer plus politique. Nicolas Sarkozy devrait ainsi être accompagné de lobbyistes et de communicants, lesquels s’intéresseront à la campagne présidentielle de Paul Biya en 2025. Parmi les professionnels des médias et de la politique qui pourraient faire le voyage figure Patricia Balme, présidente du cabinet PB Com International, spécialisé en communication, lobbying et stratégie politique. Cette dernière avait géré la communication de Paul Biya lors de la campagne présidentielle de 2018. Ancienne journaliste née au Maroc et communicante pour la droite française dans les années 1990, Patricia Balme a conseillé plusieurs personnalités politiques, dont des présidents africains tels que l’Ivoirien Alassane Ouattara et le Sénégalais Macky Sall.
… ou l’avocat ?

Contactée par Jeune Afrique, Patricia Balme n’a pas exclu la possibilité de gérer à nouveau la campagne du chef de l’État camerounais en 2025 et d’accompagner Nicolas Sarkozy au Cameroun.
« Le président Sarkozy est un ami de longue date, nous nous sommes connus à l’âge de 18 ans pour moi et 20 ans pour lui, et s’il me demandait de l’accompagner, j’accepterais volontiers », a-t-elle confié.

Selon nos sources, Nicolas Sarkozy pourrait également contribuer, si un accord était initié avec son cabinet, à la protection juridique du patrimoine de la famille présidentielle camerounaise à l’étranger. En 2010, Paul Biya et son entourage avait fait l’objet d’une enquête préliminaire en France sur leurs actifs immobiliers, dans la lignée des investigations sur les biens présumés mal acquis des présidents africains dans l’Hexagone.

Les enquêtes de ce type ont notamment abouti à la condamnation de Teodoro Nguema Obiang Mangue, dit Teodorín Obiang, vice-président de Guinée équatoriale et fils du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. D’autres investigations, aux conséquences forcément politiques, ont en outre été lancées au sujet du Congo de Denis Sassou Nguesso, du Gabon et du clan Bongo Ondimba ou, plus récemment, du Tchad et des Déby Itno.

[In Jeune Afrique]

(*) Le surtitre, le titre et le chapô sont de la rédaction

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