Par Thomas Tankou______________
Madame le Directeur Général de la Société de Presse et d’Edition du Cameroun (Sopecam) souffle le chaud et le froid depuis la publication dans Cameroon Tribune d’un dossier, assorti d’un communiqué de presse de la Fecafoot indicant que Paul Biya avait sifflé la fin de la récréation.
Au-delà des demandes d’explications et autres menaces à son endroit, le Conseil d’administration de la Sopecam n’entend pas lâcher prise. Marie Claire Nnana elle-aussi ne veut pas… mourir sans tousser.
Dans une correspondance datant du 3 juin courant dont LE HÉRAUT NATIONAL a pu avoir copie, le Directeur de Sopecam interpelle Paul Biya au sujet de la foudre qui va s’abattre sur elle.
« Excellence Monsieur le Président de la République, j’ai le très respectueux honneur de saisir par la présente votre Haute Autorité pour vous faire connaître que, suite à la publication dans l’édition de Cameroon Tribune de vendredi 31 mai dernier d’un dossier spécial, faisant état d’orientation ferme de votre part en vue de mettre un terme au conflit MINSEP/FECAFOOT, il me revient qu’une session extraordinaire du Conseil d’Administration de la Sopecam est en vue, à l’effet de prendre des sanctions à mon encontre… »
C’est en ces termes que ce pure produit de l’Esstic introduit la correspondance qu’elle a adressée au Président de la République pour planter le décor dans la bourrasque en préparation qui risque de l’emporter. Et de poursuivre : « Excellence Monsieur le Président de la République, la publication de l’ensemble des articles incriminés visait le seul objectif de mettre en exergue et valoriser votre haute implication personnelle pour une bonne marche des affaires de la nation. Et de fait, sur toutes les plateformes numériques de lecture et dans les journaux, les Camerounais à la lecture de notre dossier ont applaudi votre démarche et vous ont encouragé à poursuivre cette politique d’assainissement et de fermeté dans tous les domaines. Ce faisant, je ne vois pas ce qui devrait m’être reproché. Me remettant à votre haute protection, je vous prie d’agréer Excellence Monsieur le Président de la République l’expression de ma très haute et ma très déférente considération.
En jetant un regard dépouillé de tout préjudice sur le texte ci-dessus, qui a toutes les allures d’un plaidoyer en direction du Président de la République, un constat s’impose : Notre consœur n’a fait que son devoir de journaliste, en respectant l’éthique professionnelle et la déontologie journalistique. Elle ne s’est pas non plus éloigné de la philosophie éditoriale de Cameroon Tribune, qui est un média de service public.
D’ailleurs elle précise bien dans sa correspondance qu’elle avait à l’esprit de relayer dans cette crise, l’esprit d’apaisement du Chef de l’Etat. Et s’il s’avère que les hautes instructions mentionnés dans le communiqué est un faux, ce sont ses auteurs qui en principe endossent l’entière responsabilité.
Bien plus, même si ç’en était le cas, une simple mise au point de la part du ministre des sports suffisait pour réparer le préjudice, s’il y en avait un. La loi du 19 décembre 1990 sur la communication sociale au Cameroun, oblige tout simplement le media ainsi incriminé à publier un droit de réponse ou une mise au point dans les mêmes pages et en respectant le même volume de texte que celui remis en cause.
Quand deux éléphants se battent et s’accouplent dans un magasin de porcelaine…
Il apparaît de façon claire que le DG de Sopecam est une victime collatérale de la guerre de clans qui, depuis quelques temps, a pris en otage l’appareil de l’Etat. Toujours dans le cadre de cette guéguerre, on se souvient que deux fonctionnaires du Minsep en service au Minesup ont été rappelés dare dare à leur administration d’origine avant d’être affectés à plus de 700 kilomètres aux confins du Cameroun. Tout ça en 24 heures !
Seul Paul Biya peut mettre fin à cette mauvaise blague qui n’a pas fini d’écorner l’image du pays.