Il y a de l’électricité dans l’air. Les tirs groupés du clergé catholique relativement à une éventuelle sollicitation d’un nouveau bail par Paul Biya, ne constitue que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les grandes chancelleries occidentales veillent sur la situation comme du lait sur le feu. À la réalité, tout le pays est en ébullition. Ça craint…

Les Camerounais entre désillusion et espoir

Par Thomas Tankou_____________

À quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre prochain, le Cameroun se trouve à un carrefour critique. L’atmosphère est chargée d’électricité, marquée par des tensions palpables et des attentes contrastées. Alors que le pays se prépare à une nouvelle élection, la candidature de Paul Biya pour un huitième mandat suscite des passions divergentes, révélant les fractures profondes au sein d’une société camerounaise en panne de repères.

Une société qui agonise…

Le tableau que dresse notre société est celui d’un immense bateau ivre, chahuté par des flots en furie, dérivant sans cap dans une mer agitée par des revendications en tout genre.
Les Camerounais, fatigués par plus de quarante ans de pontificat présidentiel, expriment leur désillusion face à des politiques publiques qui ont échoué à améliorer leur quotidien. Le pays, riche de ses ressources et de sa diversité culturelle, semble en proie à une décadence irréversible.
Le tout alimenté par la voracité d’une élite compradore, déconnectée des réalités quotidiennes d’un peuple désabusé, qui s’accroche à ses privilèges en ignorant les souffrances d’une classe moyenne en déclin et d’une jeunesse clochardisée et désemparée. Cette dernière, souvent qualifiée de “génération sacrifiée”, se trouve piégée entre le manque d’opportunités et une corruption systémique qui gangrène toutes les strates de la société. Le tribalisme, la corruption et son corollaire, continuent de miner la gestion de la chose publique, exacerbant les tensions et divisant davantage les Camerounais.

Une veille électorale sous haute tension…

À quelques mois de l’élection présidentielle, la candidature de Paul Biya est loin de faire l’unanimité. Pour ses partisans, il incarne la continuité et la stabilité, tandis que pour ses détracteurs, il symbolise l’immobilisme et l’échec. Cette polarisation croissante met en lumière une fracture générationnelle. Les thuriféraires du régime redoutent le changement, alors que les jeunes qui constituent la majorité de la population aspirent à un nouvel horizon.

Les appels à la mobilisation se multiplient, et les mouvements sociaux, longtemps réprimés, commencent à émerger avec une vigueur renouvelée. Les réseaux sociaux, autrefois considérés comme des outils de propagande, deviennent des plateformes de contestation où les citoyens expriment leurs frustrations et revendiquent un avenir meilleur.

Un avenir incertain…

L’élection d’octobre 2025 pourrait être un tournant décisif pour le pays. Les Camerounais sont en quête de réponses, de leaders capables de redresser le navire en perdition. La question qui se pose désormais est celle de savoir si la voix du peuple sera enfin entendue ou si l’histoire se répétera, avec un autre mandat pour un président vieillissant, au détriment des aspirations d’une nation en quête de mieux être.

Alors que l’échéance électorale approche, il est crucial que chaque citoyen prenne conscience de son pouvoir. En s’inscrivant massivement sur les listes électorales. Le Cameroun peut encore changer de cap, mais cela nécessite une mobilisation collective et une volonté politique sincère. À l’heure où le pays est à la croisée des chemins, il est temps de repenser notre destin commun et d’agir pour un avenir plus radieux.

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