Le 77ème anniversaire de l’Union des Populations du Cameroun (Upc), a été célébré avec faste solennité dans plusieurs villes du Cameroun. Mais également avec des tensions perceptibles, liées à ses divisions internes.
À Bafoussam, cette manifestation a servi de toile de fond à une déclaration officielle de la “Faction Pekoua” du parti historique, qui a choisi cette occasion pour évoquer sa stratégie à la présidentielle d’octobre prochain.

La Faction Pekoua Investit le tonitruant Jean Bahebeck

Par Thomas Tankou_____________

Une faction qui se revendique des pères fondateurs…

Sous la présidence de la doyenne Henriette Ekwe, la l’aile Pekoua de l’Upc se positionne comme l’héritière légitime de la doctrine des pères fondateurs de l’UPC. Avec des cadres actifs sur l’ensemble du territoire national, cette branche du parti s’était déjà alliée au Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, à la présidentielle de 2018, témoignant d’une volonté de regrouper les forces pour peser davantage sur la scène politique.

On les a récemment aperçu au mausolée d’Ernest Ouandié à Bafoussam, un moment marquant qui a souligné son attachement aux valeurs et à l’héritage de ses martyrs. Cette démarche a renforcé son image de gardienne des idéaux fondateurs, même si elle doit faire face à la réalité d’une fragmentation interne.

Le défi de l’échiquier politique…

Lors des échanges avec la presse, Pekoua a reconnu l’absence de ressources comparables à celles des grands partis dominants au Cameroun. Cependant, il a affirmé la détermination de son groupe à jouer un rôle actif dans le paysage politique, en investissant un candidat pour la prochaine élection présidentielle. C’est ainsi qu’il ont choisi le tonitruant Professeur Jean Bahebeck comme joker à la prochaine présidentielle.
Cette décision marque une étape cruciale pour un parti qui, bien qu’historique, peine à maintenir sa cohésion face aux défis contemporains.

L’atomisation de l’Upc…

L’Upc, fondée en 1948, a traversé des décennies de turbulences politiques et de répression, s’exposant à l’atomisation sous différents régimes. La multiplication des factions, comme celle de Pekoua, illustre non seulement une lutte interne pour le pouvoir, mais aussi une fragmentation qui affaiblit la voix collective du parti. Ce phénomène d’atomisation est le résultat de divergences idéologiques et de rivalités personnelles, exacerbées par un contexte politique de plus en plus compétitif.

Alors que la célébration du 77ème anniversaire a été marquée par des échanges joyeux autour d’un gâteau d’anniversaire, elle cachait une réalité plus sombre : celle d’un parti en quête d’identité et de cohésion, mais confronté à des défis qui pourraient compromettre son avenir.

Redonner vie à un héritage singulier…

La faction Pekoua de l’Upc, en investissant le professeur Bahebeck, tente de redonner vie à un héritage qui semble s’effriter. La prochaine élection présidentielle sera un test décisif pour cette branche, et pour l’Upc dans son ensemble, qui doit naviguer entre son histoire profonde et les exigences d’un présent politique complexe. Les choix qu’elle fera dans les mois à venir pourraient déterminer son rôle sur l’échiquier politique camerounais et son avenir en tant que porte-voix des aspirations profondes du peuple camerounais.

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