La clochardisation des hommes et femmes de médias dans notre pays est un fait. Je ne le discute avec personne !
À quelques exceptions près, il n’existe presque pas d’entreprise de presse digne de ce nom dans le paysage médiatique au Cameroun.
Les journalistes, même ceux sortis des grandes écoles vivent de rackets et de rapines.

Bonne fête aux ouvriers de la plume, du micro et de la toile

Par Thomas Tankou_____________

Ah, la Fête du Travail ! Ce jour où l’on célèbre les héros qui coulent sueur et sang pour faire tourner la machine économique.
Au Cameroun, bien sûr, la célébration prend une tournure… disons, originale, surtout dans le monde merveilleux du journalisme, le plus beau métier du monde.

Car ici, mes chers compatriotes, point de salaires mirobolants, de primes de fin d’année, encore moins de treizième mois ou de mutuelles…
Non, ici, on parle plutôt de «gombo». Un plat savoureux, certes, mais qui, dans le jargon journalistique local, prend des saveurs aussi amères que gluantes.

Alexandre T. Djimeli, fin connaisseur des mœurs universitaires et médiatiques, nous éclaire sur les différentes recettes :

  • Le “gombo noir” : L’article sur commande, celui qui encense le puissant du jour, quitte à tordre la vérité jusqu’à la rupture. La sacralité des faits…au diable ! Une notion bien abstraite, ma foi…
  • Le “gombo gris” : Le publi-reportage déguisé, l’opération de communication à peine masquée. On vous vend du rêve, enrobé de belles paroles et de sourires Colgate.
  • Le “gombo blanc” : Le plus «honnête» de tous, paraît-il. Le publi-rédactionnel, quoi… De la publicité, assumée comme telle. Un moindre mal, peut-être…

Et qui alimente ce joyeux festin ?

Les politicards véreux, les hommes d’affaires aux pratiques douteuses… Bref, tout ce que le Cameroun compte de personnalités loufoques et avides de louanges, prêtes à graisser la patte.

Alors, en ce 1er mai de l’an de grâce 2025, levons nos verres (de vin de palme, évidemment) à ces «con-frères» (ou «frères-cons», au choix) qui, après une vie de labeur acharné, partiront à la retraite sans jamais avoir vu la couleur d’un salaire. Le vrai ! À ces plumitifs talentueux, réduits à mendier quelques «gombos» pour survivre. À ces chantres de l’information, transformés en vulgaires propagandistes.

Bonne fête du Travail, les amis ! Et surtout, n’oubliez pas de bien choisir votre gombo. La qualité varie, paraît-il…

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