Acte de perfidie ou impératif moral ? Bien malin celui qui, au stade actuel de l’évolution de la situation, pourra répondre de façon péremptoire à cette interrogation.
Les propos alambiqués de Tchiroma à Paul Biya
Par Thomas Tankou_____________
Dans sa lettre de démission adressée au Président de la République, Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre et figure emblématique du régime de Paul Biya, a exprimé des préoccupations profondes concernant les attentes des populations. Son départ suscite une vague d’interrogations sur la sincérité de ses motivations et sur les implications d’un tel acte après plus de 25 ans de loyauté envers un gouvernement souvent critiqué pour son manque d’efficacité en matière de justice sociale et d’intégration nationale.
Une longue trajectoire au service du régime Biya…
Issa Tchiroma a occupé plusieurs postes clés, notamment ceux de ministre des Transports, de la Communication et de l’Emploi et de la Formation professionnelle. En tant que porte-parole du gouvernement, il a été le visage public d’une administration qui, malgré des promesses récurrentes, peine à répondre aux aspirations de la population camerounaise. Sa démission, annoncée comme un acte moral, semble donc teintée d’hypocrisie, d’autant plus qu’il a longtemps été perçu comme un défenseur des politiques du régime.
Un discours qui éveille la méfiance…
Dans sa lettre, Tchiroma évoque un «impératif moral» et la nécessité de rester fidèle aux engagements pris envers les populations. Toutefois, cette déclaration soulève des questions : pourquoi attendre si longtemps pour agir ? Ce tournant inattendu du ministre pourrait être interprété comme une manœuvre stratégique visant à se repositionner politiquement, dans un contexte où le mécontentement populaire croît de jour en jour.
Les réactions et l’impact politique…
La réaction des acteurs politiques et de la société civile ne s’est pas faite attendre. Certains voient dans cette démission un signe de désespoir au sein du gouvernement, tandis que d’autres y perçoivent une opportunité pour un éventuel changement de cap. Quoi qu’il en soit, le départ de Tchiroma pourrait fragiliser davantage un gouvernement déjà contesté, et ouvrir la voie à de nouvelles dynamiques politiques.
Un changement majeur dans configuration politique au Cameroun…
La démission d’Issa Tchiroma Bakary marque un tournant dans la politique camerounaise. Si son discours sur la justice sociale et l’intégration nationale résonne avec les attentes des citoyens, il reste à voir si cet acte est véritablement un signe de rupture avec un système qu’il a longtemps défendu. En fin de compte, la question demeure : les promesses de justice sociale et d’équité territoriale seront-elles entendues, ou ne sont-elles qu’un écho dans un paysage politique en crise ?
