Le combat que mène ” Kwemtche “, une association à but mémoriel est crucial pour la postérité.
Dans un monde où les cicatrices des luttes passées persistent, cette association s’engage à faire entendre la voix des victimes des violences coloniales au Cameroun.
La nécessité de rétablir la vérité historique
Par Thomas Tankou_____________
Le combat engagé par cette association vise à éclairer des événements tragiques de l’histoire, non pas pour accuser, mais pour instaurer un dialogue en vue du pardon. Un pardon sincère…un pardon du cœur.
Les échos du passé colonial…
Au Cameroun, et plus particulièrement dans le département de la Menoua, les conséquences des violences coloniales sont encore ressenties. Penka Michel, du nom de l’arrondissement éponyme bien que ciblé dans un récent documentaire écrit et réalisé par la chaîne de télévision Vox Africa, n’est pas l’ennemi. Du tout…
En accueillant des militaires comme le lieutenant-colonel Rene Grublin, responsable de l’extermination des contestataires, il incarne plutôt un symbole des tragédies endurées par ses contemporains.
Des témoins, tels que papa Tetang, bien connu dans la Menoua, révèlent des méthodes de violence qui témoignent de l’horreur subie par les populations locales. Les récits de figures comme le patriarche Dzonang Pascal, abattu après avoir déposé les armes lors de l’”opération étincelle” en 1960, illustrent les sacrifices faits pour la liberté. Ces histoires doivent être entendues pour que la vérité historique soit enfin rétablie.
La nécessité de rétablir la vérité historique…
Rétablir la vérité historique est essentiel pour plusieurs raisons :
1.Reconnaissance des Souffrances :
La vérité offre une reconnaissance des souffrances subies, permettant ainsi de valider les expériences des victimes et de leurs familles.
2.Pardon et Réconciliation : Confrontés à la vérité, les acteurs d’hier peuvent entamer un processus de pardon. Cela est crucial pour guérir les blessures du passé et construire des ponts entre les communautés.
3.Éducation et Mémoire :
Éclairer l’histoire permet d’éduquer les générations futures sur les dangers du nationalisme et des violences, prévenant ainsi la répétition des erreurs passées.
Des exemples historiques à considérer…
Le Cameroun n’est pas un cas isolé. D’autres luttes pour la libération, telles que celles en Algérie, en Afrique du Sud ou au Vietnam, illustrent l’importance de la mémoire collective. En Algérie, par exemple, la reconnaissance des atrocités commises durant la guerre d’indépendance a été un élément clé dans le processus de réconciliation nationale. Les témoignages des victimes ont permis de créer un espace pour le pardon et la guérison.
En Afrique du Sud, la Commission Vérité et Réconciliation a été mise en place pour aborder les crimes de l’apartheid et favoriser un dialogue entre les communautés. Ce modèle montre que la vérité, même douloureuse, est un pilier fondamental pour construire une société apaisée.
“Kwemtche” et le devoir de mémoire…
Le combat mémoriel de l’association “Kwemtche” est donc un appel à la vérité et à la réconciliation. En confrontant le passé, les Camerounais peuvent non seulement panser leurs blessures, mais aussi bâtir un avenir commun. La mémoire est une force, et en éclairant les zones d’ombre de leur histoire, les Camerounais se donnent la chance de trouver la paix et l’harmonie. Pour avancer, il est impératif de reconnaître et d’accepter les souffrances du passé, afin de bâtir une société unie et résiliente.