Nous n’avons pas trouvé mieux que le titre d’un ouvrage
commis par Alan Paton en 1948, pour nous indigner face aux injustices éhontées que les Camerounais ont vécu hier en direct de la Cour constitutionnelle à Yaoundé.

Pleure Ô pays bien-aimé…

Par Thomas Tankou____________

Ce roman, publié en son temps, fustigeait l’apartheid et les injustices raciales en Afrique du Sud.
Mais, revenons au Cameroun, plus précisément au siège de la Cour constitutionnelle

La Démocratie au Cameroun : une tragi-comédie…

Pleure Ô pays bien-aimé… Voilà un cri du cœur qui résonne avec une intensité particulière, surtout lorsque l’on observe le spectacle grotesque qu’on nous a servi hier à la Cour constitutionnelle du Cameroun. Si Alan Paton écrivait aujourd’hui, il aurait sans doute trouvé une nouvelle muse dans notre réalité, où la démocratie se transforme en une farce tragique.

Un mensonge éhonté…

Imaginez : Ekane Anicet, président du Manidem, se retrouve soudainement dépossédé de son titre par un coup de plume du ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji. En un clin d’œil, ce dernier a décidé que, depuis 2021, Ekane n’était plus président. Étrangement, les subventions continuent de couler vers les poches d’Ekane pour le compte du Manidem, dont il est président du Comité de direction. Un détail anodin, n’est-ce pas ? Ou peut-être est-ce l’éléphant dans la pièce que tout le monde semble ignorer. Un peu comme si vous achetez un terrain avec titre foncier. Vous y batissez votre maison, mais cinq ans après, la même autorité chargée de délivrer ces titres délivre le précieux sésame à un tiers et vous expulse de votre maison. Le problème au Cameroun n’est plus Kamto, le gangrène est plus profonde, qui répand sa puanteur sous le regard amusé des Camerounais.

L’Incompétence élevé au rang de stratégie…

Les avocats de Maurice Kamto, eux, ne sont pas dupes. Ils soulignent avec une perspicacité remarquable que le ministre, en niant la présidence d’Ekane, s’est lui-même piégé dans un filet d’incohérences. Si Anicet reçoit encore des fonds – et croyez-moi, ce n’est pas de la charité – c’est bien qu’il est encore considéré comme le président du Manidem. Mais qui a besoin de logique quand on a le pouvoir de décider à la place du peuple ?

Une candidature invalidée : La cerise sur le gâteau…

Et voilà que la Cour constitutionnelle, dans un accès de zèle bureaucratique, a jugé irrecevable le recours de Maurice Kamto. Sur le strict plan du droit, il aurait dû être accueilli sans aucune faille. Mais pourquoi s’embarrasser de la loi quand on peut jouer aux petits chefs dans une pièce de théâtre où les règles sont écrites par des acteurs de seconde zone ?

Un pays naguère respecté qui devient la risée du monde…

Maurice Kamto, dans cette tempête de mensonges, appelle au calme. Une belle ironie quand on pense que le calme a été la première victime de cette farce. Le Cameroun, ce pays qui oscille entre l’espoir et le désespoir, mérite mieux que ce cirque.

Alors, pleurons ensemble, non pas pour la patrie, mais pour ceux qui, au nom de la démocratie, subissent l’injustice d’une « démocra…ture » où les règles sont faites pour être brisées, et où les vérités sont écrites à la hâte sur des papiers froissés. La comédie continue, mais à quel prix ?

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