13 septembre 1958 – 13 septembre 2025. Celà fait exactement 67 ans jour pour jour que Ruben Um Nyobe tombait sous les balles d’un commando français.
En ce jour anniversaire, LE HÉRAUT NATIONAL revisite la vie et l’œuvre de ce heros, pionnier du nationalisme camerounais.
Lire l’éditorial de Thomas Tankou
MOTS POUR…MAUX
L’indifférence des intellectuels et de la classe politique camerounaise vis-à-vis des Martyrs de l’Indépendance
Le 13 septembre 1958, Ruben Um Nyobe, figure emblématique du nationalisme camerounais, tombait sous les balles d’une patrouille française. Ce crime atroce, qui s’inscrit dans un contexte plus vaste d’oppression coloniale, reste souvent relégué aux oubliettes. Alors que nous commémorons le 65ème anniversaire de son assassinat, un constat amer s’impose : l’indifférence persistante des intellectuels et de la classe politique camerounaise face à la mémoire de ceux qui ont payé de leur vie pour l’indépendance de notre pays.
La conférence organisée par l’association « Kwemtche » à la librairie des peuples noirs devrait être un moment fort de réflexion et d’échange. Pourtant, il est révélateur de constater que ce type d’événement, qui interroge notre passé colonial, attire moins de monde et d’intérêt qu’il ne le devrait. À l’heure où Emmanuel Macron reconnaît enfin les crimes de la France au Cameroun, il est crucial que notre élite intellectuelle et politique prenne ses responsabilités en matière de mémoire collective.
Les intervenants de cette rencontre, des universitaires et des leaders politiques, possèdent sans doute une expertise précieuse. Cependant, leur voix semble souvent noyée dans un océan d’indifférence. Combien de fois avons-nous entendu des discours sur l’indépendance et la souveraineté nationale sans jamais évoquer les sacrifices des martyrs ? Combien de fois les appels à la justice et à la réparation ont-ils été étouffés par une culture du silence ?
L’indifférence de notre classe politique est inquiétante.
Dans un contexte où la reconnaissance officielle des crimes coloniaux pourrait ouvrir la voie à une réconciliation, il est déconcertant de voir une telle passivité. Les questions fondamentales restent sans réponse : comment honorer la mémoire de ceux qui ont lutté pour nos libertés ? Quelles actions concrètes devraient être mises en œuvre pour réparer les injustices historiques ?
Il est temps que les intellectuels camerounais, au lieu de se complaire dans des débats stériles, s’engagent dans une réflexion sérieuse sur les figures qui ont façonné notre histoire.
L’héritage de Ruben Um Nyobe et d’autres martyrs de l’indépendance ne doit pas être oublié dans le tumulte des préoccupations contemporaines.
La lutte pour la justice et la reconnaissance des crimes coloniaux ne peut être reléguée à de simples discours. Elle exige un engagement actif de la part de tous les acteurs de la société, y compris les universitaires et les politiciens de tous birds. Il est impératif que nous ne laissions pas l’indifférence s’installer face à ceux qui ont sacrifié leur vie pour un Cameroun libre.
En ce jour de commémoration, interrogeons-nous : que faisons-nous pour honorer la mémoire de nos martyrs ?
La réponse à cette question pourrait bien définir notre avenir collectif.