La récente visite du ministre de l’Administration Territoriale à Bafoussam, où il a distribué de l’argent et du carburant aux mototaximen, soulève des questions cruciales concernant l’intégrité des pratiques politiques au Cameroun.

Le ministre Paul Atanga Nji entre dans la tontine des mototaximen de Bafoussam

Par Thomas Tankou___________

Cette initiative, annoncée comme un geste pour saluer « l’engagement en faveur de la paix » après l’élection présidentielle du 12 octobre, pourrait être perçue comme une manœuvre opaque sous-jacente à des pratiques douteuses.

Le monnayage du patriotisme : Une stratégie de corruption latente…

Au premier abord, l’intention de féliciter les mototaximen pour leur rôle dans le maintien de l’ordre public semble louable. Cependant, en offrant des incitations financières, le ministre ouvre la porte à une interprétation inquiétante : celle d’un achat de loyauté par des fonds publics. En effet, le « patriotisme » devient un fonds de commerce, permettant aux hommes politiques d’instrumentaliser la bonne volonté des citoyens pour consolider leur position de pouvoir.

Cette pratique n’est pas sans rappeler d’autres initiatives similaires à travers le pays. Des promesses de développement et des actions temporaires pour apaiser des tensions sociales sont souvent utilisées pour contrôler le discours public, tout en masquant une culture de corruption systémique qui gangrène le tissu social camerounais.

Impact sur le tissu social…

L’impact de telles actions sur le tissu social est dévastateur. En normalisant le recours à l’argent comme moyen de pression ou d’influence, les responsables politiques affaiblissent la confiance des citoyens envers leurs institutions. Les mototaximen, bien que satisfaits d’une reconnaissance financière, pourraient devenir des acteurs involontaires d’un système qui utilise l’argent pour manipuler les comportements et les opinions.

De plus, cette mentalité peut engendrer un climat de méfiance et de déception parmi les populations qui espèrent un véritable changement. La banalisation de l’incitation monétaire, surtout dans des moments cruciaux comme post-électoral, met en lumière un manque d’engagement envers des solutions durables pour le développement communautaire.

Appel à un éveil citoyen…

Il est essentiel que les citoyens prennent conscience de ces pratiques. Un appel à la mobilisation contre telles stratégies de corruption devrait émaner de toutes les couches de la société. L’engagement en faveur de la stabilité et de l’ordre ne devrait pas se traduire par un soutien tacite à des actions douteuses. Au contraire, les populations doivent exiger des leaders politiques qu’ils agissent dans l’intérêt général, et non pour leurs propres fins.

Préoccupations quant à l’intégrité des pratiques politiques…

La distribution d’argent par Paul Atanga Nji à Bafoussam soulève des préoccupations profondes quant à l’intégrité des pratiques politiques au Cameroun. Alors que le pays navigue entre des enjeux sociaux et politiques complexes, il est impératif de condamner ces actes de corruption qui sapent les fondements mêmes de la démocratie.

Pour un avenir plus transparent et responsable, il est crucial que les citoyens restent vigilants et actifs dans la dénonciation de telles pratiques.