À l’approche de l’élection présidentielle d’octobre prochain, le climat politique au Cameroun, plus particulièrement dans les régions septentrionales , suscite moults interrogations. Les retournements ces derniers jours de certains acteurs politiques, tels que Issa Tchiroma, Bello Bouba Maigari et autres, ne sont pas toujours perçus par tous comme des gestes sincères.
Stratégie du Rdpc et leçons de la présidentielle de 1992
Par Thomas Tankou_____________
Pour beaucoup de Camerounais, ces manœuvres apparaissent comme une mise en scène orchestrée par le régime de Paul Biya, visant à reproduire le scénario controversé de 1992.
Un plan machiavélique en perspectives…
Le régime semble déterminé à éviter un vote-sanction, en s’assurant de ne pas se retrouver face à un opposant solide comme Maurice Kamto, dont le parti est bien ancré dans toutes les régions du pays. En maintenant des figures comme Tchiroma et Bello dans son giron, Biya espère créer une illusion de pluralisme politique. Tout au moins dans cette partie du pays, considéré comme principal vivier électoral, tout en s’assurant que les voix de l’opposition soient fragmentées.
Cette stratégie rappelle étrangement les manœuvres de 1992, où le régime avait réussi à faire passer son candidat en manipulant les résultats.
L’objectif est clair : obtenir un score qui semble acceptable tout en assurant la victoire du Rdpc. Présenter une élection comme un duel entre un président sortant impopulaire et des opposants de façade permet de travestir plus facilement la réalité politique du pays.
L’hypocrisie des opposants…
Ce qui est particulièrement troublant, c’est l’hypocrisie manifeste de certains opposants qui, sous couvert de représenter des intérêts régionaux, ne poursuivent en réalité que leurs ambitions personnelles. Les défenseurs de cette thèse pensent que Tchiroma et Bello, en jouant le jeu du régime, risquent de diluer le message de l’opposition véritable, celle qui aspire à un changement réel, loin des compromissions.
Il est crucial que les électeurs discernent cette manœuvre et ne se laissent pas piéger par le spectacle politique. La tribalisation du jeu électoral, où les voix se regroupent autour de figures loyales au pouvoir, pourrait bien nuire à l’unité de l’opposition. Si ces figures ne rallient pas le véritable candidat de l’opposition, le risque est grand que les voix dissidentes soient une fois de plus éparpillées, offrant ainsi un boulevard à Biya.
Se mobiliser derrière un candidat qui incarne l’espoir…
Vu sous le prisme de la réflexion ci-dessus, la situation actuelle dans le Septentrion serait tout simplement le reflet d’une ruse bien orchestrée par le régime en place. Les élections de 2025 pourraient bien résonner comme un écho du passé. À moins que les Camerounais ne réagissent et ne se mobilisent derrière un candidat qui incarne véritablement l’espoir d’un changement réel. L’enjeu est de taille : il s’agit non seulement de choisir un leader, mais surtout de déterminer l’avenir politique du pays face à une manipulation évidente.