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9 JUIN 2004 – 9 JUIN 2024 :Celà fait exactement 20 ans qu’une folle rumeur l’enterrait vivant. En cet anniversaire de ce mensonge savamment enchevêtré, l’homme-lion est toujours aux affaires. Et n’entend point lâcher du lest. Malgré le poids de l’âge et l’insulte du temps.

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Zoom-back sur les multiples vies de Paul Biya

Par Thomas Tankou_____________

Le 3 juin 2004, un ténébreux journal en ligne balançait un scoop donnant pour mort le Président camerounais. Selon cette fausse alerte qui a fait les effets d’un tremblement de terre au Cameroun, Paul Biya serait décédé des suites d’une intervention chirurgicale qui aurait mal tourné, dans un hôpital en helvétique. Et effectivement, le Chef de l’Etat était alors en Suisse dans le cadre de l’un de ses multiples et réguliers « courts séjours privés ».
Cette mauvaise nouvelle s’est répandue au Cameroun comme une traînée de poudre. Le sérail est pris de panique, des barons du régime ont même quitté le pays, redoutant ce qui pourrait arriver au cas où cette information était avéré.
Toujours est-il que l’ancien séminariste devait atterrir à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen le 9 juin 2004, dans l’euphorie et la liesse populaire.
Dans cet enthousiasme généralisé de ses soutiens, Paul Biya balançait l’une de ses boutades dont il maîtrise seul le secret. « Des gens s’intéressent à mes funérailles. Je leur donne rendez-vous dans 20 ans. » Nous y voici donc !

Paul Biya, otage de ses  » créatures »…

La principale question qui taraude particulièrement les esprits est celle de savoir ce qu’aura encore apporté à la souffrances des Camerounais, un président de la République épuisé et essoré par l’usure du pouvoir. Avec à ses côtés, une élite politique compradore, prête à tout pour ses intérêts égoïstes. Au grand dam du peuple camerounais, dindon de la farce. Et Paul Biya le sait. Il les avait ainsi piégé en annonçant à nombre d’entre elles qu’il ne se porterait plus candidat en 2011. Nombreuses sont celles de ses « créatures » qui l’ont cru et se sont engouffrées dans la brèche ouverte par le sphinx de Mvomeka, les yeux fermés.
Nombre d’entre elles méditent encore leur sort au pénitencier de Nkodengui. Officiellement pour détournements de deniers publics. Alors que sous cape, on leur reproche d’avoir créer le nébuleux G11 dans la perspective de la succession de leur « créateur ».

Dégradation de la situation…

Entre temps la vie chère s’est accentuée. La nébuleuse boko haram a créé une situation d’insécurité généralisée dans les régions septentrionales du pays. La guerre dans les régions anglophones du Cameroun commencée en 2016, a entre temps pris des proportions alarmantes, faisant à ce jour plus de six mille morts. Auparavent, les émeutes de la faim de février 2008 a failli de peu avoir raison du régime de Yaoundé.

L’usure du pouvoir…

Des observateurs avertis de la scène politique camerounaise estiment que le mandat d’octobre 2011 était un de trop pour Paul Biya. Mais qu’importe !
L’enfant prodige de Mvomeka briguera encore la magistrature suprême en 2018. Le candidat naturel du Rdpc sera ainsi classé premier devant le Pr Maurice Kamto à l’issue d’une élection aux résultats controversés. Malgré la saisine de la Cour constitutionnelle par le candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), rien ne changera.
Après sa prestation de serment, le successeur d’Ahidjo reprendra le chemin de l’Europe, dans le cadre de ses « courts séjours privés », jusqu’à ce que la Brigade Anti Sardinard (Bas) se lance à ses trousses.
Aujourd’hui, le pays est géré par procuration à travers de controversées « hautes instructions. »
A plus de 91 ans, Paul Biya entend encore briguer un autre septennat, lors de la présidentielle qui se tiendra en principe en octobre 2025.
Peu après sa prise de pouvoir en novembre 1982, Paul Biya annonçait à nos confrères de Radio Monte Carlo qu’il voudrait qu’au soir de son magistère, l’on retienne de lui l’image de celui qui a apporté la démocratie et la prospérité aux Camerounais. À chacun d’en juger de lui-même, à travers ses multiples vies au pouvoir : celle d’avant le 9 juin 2004, celle jusqu’au 9 juin 2024 et probablement la tranche qu’il vit actuellement.
En tout cas, les thuriféraires du régime ont déjà embouché les trompettes, pour entonner le refrain des « Appels du peuple. »
Qui vivra verra…

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