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JUSTICE À DEUX VITESSES : Marcheurs pacifiques du Mrc en prison, trafiquants de faux diplômes en liberté.Ô Cameroun…

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Par Thomas Tankou______________

Des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun croupissent depuis janvier 2019 dans les geôles infectes du Renouveau. Les uns pour avoir participé aux marches blanches du 26 janvier, les autres kidnappés dans leurs domiciles, soupçonnés d’avoir eu l’intention de prendre part auxdites marches. Pendant ce temps, des Camerounais ayant fabriqué de faux diplômes pour passer le concours de recrutement dans l’armée vaquent tranquillement à leurs occupations. La seule sanction à eux infligée, étant, pour le moment, celle de les avoir empêcher de passer les épreuves du concours.
Dans sa chronique quotidienne du 18 juin dernier, Roland Tsapi a porté la plume dans la plaie. Dans un ton acéré, l’éditorialiste du groupe BALAFON a passé au crible d’une critique toute de finesse et de discernement, les condamnations sélectives et aux ordres qui ont solidement fait leur nid au sein de la justice au Cameroun.

Discrimination et acharnement…

Les faits remontent à janvier 2019, quand des militants du Mrc parmi lesquels Alain Fogue Tedom, Bibou Nissack, Pascal Zamboué, ont été arrêtés et écroués à la prison de Nkodengui à Yaoundé et New-bell à Douala. Sur instruction du Ministre de l’administration territoriale, le trésorier du Mrc, le porte-parole du Pr Maurice Kamto et leurs camarades paient ainsi le prix de leur volonté à participer à la vie politique de leur pays. Il faut rappeler ici que, quelques jours auparavant, le ministre Atanga Nji avait sorti un message-porté invitant les gouverneurs des régions du Centre, du Littoral et de l’Ouest à mettre en garde à vue administrative tout militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), qui oserait participer aux marches projetées par les leaders de ce parti politique. Les militants du Mrc entendaient ainsi protester contre l’autisme du gouvernement quant à l’urgence de trouver une solution à la guerre qui sévi dans la partie anglophone du Cameroun, le covidgate, les chantiers à scandales de la CAN organisée au Cameroun.
Mais ce qui est curieux dans ces agissements qui dépassent l’entendement, c’est que ces autorités administratives ont appliqué à la lettre le contenu du message porté du Minat, au grand mépris des lois de la République et les conventions internationales ratifiées par le Cameroun. Ces intrusions dans le fonctionnement de la justice camerounaise ne concerne pas seulement le Mrc. Si le cas de l’Union des Populations du Cameroun (Upc) est proverbial, le Cameroon People Party (Cpp) de Édith Kah Walla, le Mouvement pour la Défense de la République (Mdr), et plus récemment le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (Pcrn), sont tous passés au… Moulinex.

Complaisance vi-à-vis des faussaires…

Il est difficile de comprendre que depuis des lustres, certains Camerounais ont choisi pour profession la fabrication de faux actes administratifs (faux actes de naissance, faux permis de conduire, faux diplômes, faux titres fonciers…). Ils falcifient ainsi impunément les sceaux de la République, imitent les signatures des responsables, sans pour autant être inquiétés outre mesure. Bien plus, certains de ces responsables sont très souvent, si non complices, du moins comparses de ces actes répréhensibles. Les vocabulaires tels que ACTES DE KUMBA, DIPLÔMES DU CRADAT… sont autant d’écarts à la norme, familiers au Camerounais lambda. Au grand mépris de l’image du Cameroun à l’extérieur. Nombreux sont ceux de nos compatriotes qui, une fois à l’étranger pour s’inscrire dans une grande école de formation, sont obligés de reprendre le baccalauréat. Les diplômes centrafricains, tchadiens, gabonais sont mieux lotis que ceux du Cameroun à l’extérieur. Et nos responsables le savent bien, parce que beaucoup d’entre eux recourent aussi à de telles pratiques pour leurs progénitures.

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