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(*) MANIPULATION GROTESQUE DU FICHIER ÉLECTORAL

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Maurice Kamto exige un audit des chiffres de Elecam

Le Président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun était face à la presse nationale et internationale ce 12 septembre 2024 au siège du parti à Yaoundé. Pour dénoncer la grossière manipulation implicant Elecam en complicité avec son partenaire allemand.
L’intégrité de sa déclaration à l’issue de la conférence de presse.

DÉCLARATION SUR LE FLAGRANT DÉLIT DE MANIPULATION GROSSIÈRE DU FICHIER ÉLECTORAL PAR LE DIRECTEUR GENERAL D’ELECAM ET LA SOCIÉTÉ ALLEMANDE VERIDOS, PARTENAIRE TECHNIQUE D’ELECAM

Yaoundé, le 12 septembre 2024

The voter registration campaign from January 2 to 31 August 2024, yielded good results, with 755,085 new voters registered in 2024. This brings the total number of registered Cameroonian citizens to 8,116,960 before the clean-up. These unprecedented figures are a real reason for encouragement, and we expressed our appreciation in a congratulatory message to the Cameroonian people on 1 September. However, the process that led to these results was marked by numerous irregularities.
Among the most blatant were: the organized lack of registration kits; the obsolescence of the few kits available during this campaign, despite the significant resources provided by the Cameroonian people through the budget allocated to ELECAM; the clear violation of legal provisions governing the conditions for registration on the electoral lists in Cameroon and abroad; and the failure to comply with legal deadlines for the start and conduct of the diaspora registration campaign. On this last point, many witnessed press releases announcing the opening and closing of the registration campaign in embassies or consulates on the same day, sometimes within just a few hours.
Additionally, there were numerous administrative obstructions from the territorial administration, consular authorities, and the Director General of ELECAM himself, all aimed at preventing the registration of the maximum number of voters on the electoral register both in Cameroon and in the diaspora.
Au-delà de toutes ces actions délibérées qui constituent des cas de fraudes pré-électorales, l’objet principal de la présente déclaration est le flagrant délit de manipulations du fichier électoral orchestré par ELECAM et ses partenaires techniques allemands.
Pour la campagne d’inscriptions de 2024, ces manipulations flagrantes du fichier électoral se révèlent à l’analyse des chiffres publiés par ELECAM dans la diaspora. Elles confirment le sentiment largement partagé que les responsables d’ELECAM, agissant pour le compte du RDPC, ont une peur panique de la progression substantielle du nombre d’électeurs, synonyme de défaite imparable du candidat du régime.
Mais, décidément, il n’y a pas de crime parfait ! En effet, le croisement des données officielles d’ELECAM de 2024, avec le nombre des inscrits de la diaspora tiré du fichier électoral qui avait servi à l’organisation du scrutin présidentiel du 07 octobre 2018, met à nu les pratiques frauduleuses de l’organe électoral.
ELECAM, agissant en coaction avec ses partenaires techniques allemands, recourt à une stratégie qui vise à maintenir le plus bas possible le nombre des inscrits sur les listes électorales. J’ai montré cela sur une période de dix, chiffres à l’appui, dans mon message de fin d’année 2022. Le comportement d’ELECAM et de ses partenaires techniques, confirment simplement ces pratiques établies depuis l’adoption du nouveau code électoral en 2012 et la refonte du fichier électoral qui s’en est suivi. Il s’agit là de pratiques criminelles qui tuent les balbutiements démocratiques camerounais. La justice ne peut plus les laisser impunies, au risque d’être, au même titre que le RDPC et ELECAM, responsable de toutes les conséquences fâcheuses que celles-ci pourraient avoir sur la préservation de la paix au lendemain du scrutin présidentiel à venir.
Selon le fichier électoral consolidé avec lequel le scrutin présidentiel du 07 octobre 2018 a été organisé, ELECAM déclarait avoir 19 301 électeurs inscrits dans la diaspora.
Seulement, en janvier 2024, soit cinq campagnes d’inscriptions sur les listes électorales plus tard, ELECAM a annoncé 18 937 électeurs inscrits dans la diaspora, comme il ressort de son communiqué N°00001/ CRP/ ELECAM/ DGE du 10 janvier 2024 relatif aux statiques d’inscriptions des électeurs au terme de la révision des listes électorales de l’année 2023, signé du Directeur Général d’ELECAM lui-même.
Autrement dit, selon le Directeur Général d’ELECAM, le nombre d’inscrits dans la diaspora au lieu de croître, a plutôt diminué de 364 électeurs après cinq ans. On aurait pu imaginer qu’il y a eu une cascade de décès au sein de la diaspora camerounaise ou un retour massif de nos compatriotes au pays au cours de la période considérée. Mais aucune donnée statistique ne va dans ce sens. En tout état de cause, la disparition de 364 électeurs de la diaspora en 5 ans est simplement impossible, car même par la pirouette magique du « toilettage » il aurait fallu qu’il y ait eu au préalable ouverture des inscriptions dans la diaspora au cours de cette période pour offrir l’opportunité d’une refonte. Or, depuis la clôture des inscriptions du 31 août 2018, il n’y a plus eu d’inscription en diaspora avant la très brève et laborieuse campagne d’inscription de 2024.
According to various sources, including data from the Ministry of External Relations, the Cameroonian diaspora is estimated to be around six million people. It is well known that the ruling regime fears Cameroonians living abroad. As evidence, despite numerous declarations by various officials and CPDM executives stigmatizing the diaspora, and despite public commitments made by the President of the Republic during an official visit to France in July 2009, nearly fifteen years later, the government still refuses to pass a law on dual nationality for electoral reasons.
Le flagrant délit de manipulation du fichier électoral ici dénoncé ravive le souvenir du douloureux épisode des faux procès-verbaux du scrutin présidentiel du 07 octobre 2018 et celui, rocambolesque, de la victoire du candidat du RDPC à ce scrutin, avec un suffrage dit valablement exprimé de 100, 48%. Ainsi donc, une fois de plus, ELECAM est pris la main dans le sac.
Il faudra garder une vigilance absolue, car n’oublions pas que face à l’enthousiasme suscité par les inscriptions massives des Camerounais sur les listes électoral, le Directeur Général d’ELECAM, a fait du toilettage un outil avec lequel il peut anéantir tous ces efforts d’inscriptions. Il déclarait à cet égard, à la fin du premier trimestre de cette année, qu’on « peut avoir par exemple 200. 000 inscrits et qu’après toilettage il n’en reste plus que 50.000 » ! Voyez l’ampleur de l’écart qu’il se permettait de suggérer alors. Il faut donc rester en alerte, car selon cette doctrine diabolique, les quelques 8.116.960 électeurs inscrits « avant toilettage » annoncés par le DG d’ELECAM fin août 2024, pourraient fondre après toilettage et repasser sous la barre des 8 millions, par la volonté cynique des responsables d’ELECAM, dont l’objectif est, comme je vous l’ai dit à plusieurs reprises, de bloquer le corps électoral camerounais dans la fourchette allant de 7 à 8 millions. Vigilance ! Vigilance ! Vigilance !
Les manipulations grossières et condamnables du fichier électoral expliquent pourquoi le Directeur Général d’ELECAM refuse obstinément de rendre publique la liste électorale nationale des électeurs inscrits, comme le lui impose l’article 80 du Code Électoral.
Elles enlèvent à ELECAM, et notamment à ses principaux dirigeants, toute crédibilité et par conséquent l’autorité morale pour conduire le scrutin présidentiel à venir.
C’est l’occasion pour moi d’interroger publiquement le rôle historique trouble joué par la société allemande GIESECKE & DEVRIENT, qui avait gagné en avril 2012 le marché de la ‘biométrisation’ du fichier électoral à près 8 milliards de FCFA, pour finalement ne faire que l’informatisation des listes électorales. Je rappelle que ce marché avait été passé dans des conditions suspectes qui avaient attiré l’attention de certains parlementaires allemands. La responsabilité technique de cette société, GIESECKE & DEVRIENT, est lourde dans l’escroquerie à la biométrie infligée aux électeurs Camerounais, et donc dans les crimes électoraux qui sont perpétrés depuis lors par le régime en place.
Une autre société allemande, VERIDOS, est, depuis 2015, en charge de la fourniture des équipements pour la sécurisation des données constitutives du fichier électoral, de la fameuse et très suspecte opération de  » toilettage » avec laquelle ELECAM fraudent, et de la très délicate opération de production des cartes d’électeur. VERIDOS offre à ELECAM, qui est, comme on le sait, totalement soumis au pouvoir, l’appui logistique pour fausser les résultats électoraux au Cameroun. Ainsi, c’est avec son appui technique que le mythe de la première place de la région de l’Extrême Nord en matière électorale a été construit et vendu dans l’opinion par les officines de fraude du régime. Nous parlons d’une région où des centaines de milliers de citoyens sont pourtant abandonnés sans actes de naissance ni de cartes nationales d’identité. En effet, avec l’assistance technique de cette société allemande le pouvoir a fait croire pendant longtemps à l’idée fausse qu’il y avait plus d’inscrits sur les listes électorales dans l’Extrême Nord que dans le Littoral qui comprend la métropole Douala ou au Centre qui abrite la capitale Yaoundé. Ce mythe est tombé avec la campagne des inscriptions de 2024 malgré les manœuvres en cours au sein d’ELECAM.
Un audit du fichier électoral s’impose si nous voulons organiser des élections présidentielles transparentes et apaisées en 2025.
Les deux sociétés allemandes impliquées dans les crimes électoraux et les crimes contre la démocratie ne sont assurément pas les meilleurs ambassadeurs de la démocratie Allemande. Pour le peuple camerounais en lutte pour se libérer par les urnes et dans la paix de l’une des dictatures les plus féroces et les plus vielles dictature au monde, ces deux sociétés allemandes, GIESECKE &DEVRIENT et VERIDOS, sont pleinement comptables de son martyre et devront en répondre, quel que soit le temps que cela prendra.
Le Gouvernement allemand ne peut plus rester indifférent face aux activités criminelles de ces deux sociétés au Cameroun sans en porter une part de responsabilité.
Par ailleurs, les honorables membres du Conseil constitutionnel, dont le rôle est justement de veiller à la régularité du processus électoral, doivent, pour leur part, tirer toutes les conséquences de droit de cette forfaiture criminelle d’ELECAM.
Pour sa part, le Président de République, qui nomme les responsables d’ELECAM, doit, dans un effort non partisan, tirer toutes les conséquences politiques de ces faits criminels qui trahissent l’intention claire de voler, comme en 1992 et en 2018, la victoire électorale au peuple, même si on est conscient qu’il en est le bénéficiaire potentiel. Qu’il assume avec hauteur la fonction qu’il occupe depuis 42 ans et dont il a voulu prolongé par la fraude la durée en 2018, en évitant au pays l’implosion générale. Oui, c’est maintenant qu’il doit agir pour arrêter ce mauvais vent que font souffler sur notre pays, à l’approche du prochain scrutin présidentiel, les instances dirigeantes d’ELECAM et leurs partenaires techniques allemands, à savoir les sociétés GIESECKE & DEVRIENT et VERIDOS.
Que les membres du pouvoir judiciaire, du pouvoir politique, les autorités administratives, les forces de sécurité et les partenaires du Cameroun se le tiennent pour dit : les Camerounais écrasés par une gestion insouciante et irresponsable de plus de quatre décennies, sont désespérés du régime et en colère contre lui ; ils ne laisseront plus jamais la fraude électorale leur imposer des dirigeants.
Les partenaires du Cameroun, notamment les autorités allemandes, doivent se sentir interpellés, dès à présent, par cette déclaration que nous faisons au nom d’un peuple camerounais, que l’on fait tout pour pousser à bout. Nul ne pourra prétendre n’avoir pas été alerté de ces crimes électoraux pouvant déboucher sur des violences post-électorales, au regard de la détermination du peuple camerounais à tourner, dans les urnes et dans la paix, la page de 42 ans d’un régime qui l’a réduit à l’ombre de lui-même.
Je m’en voudrais de terminer cette déclaration sans féliciter, une nouvelle fois, les dynamiques et courageuses équipes du MRC, les militants d’autres partis politiques, les organisations de la société civile, les autorités religieuses, les médias et les personnalités diverses qui ont bravé les nombreux obstacles dressés sur le chemin pour mobiliser les Camerounais d’ici et de l’étranger, afin d’obtenir les résultats extraordinaires que nous avons atteint cette année en matière d’inscription sur les listes électorales.
Il me plaît également de saluer le dévouement des personnels de terrain d’ELECAM ; eux qui, déployés souvent sans le soutien logistique adéquat malgré les budgets importants d’ELECAM, ont contribué activement à l’atteinte des résultats qui sont aujourd’hui célébrés, grâce leur sens républicain et démocratique.
J’adresse une fois de plus mes chaleureuses félicitations aux Camerounais des toutes les régions du pays et de toutes les conditions sociales qui se sont levés en masse pour se donner les moyens de participer au choix des dirigeants de leur pays, en devenant des électeurs. Ces félicitations vont en particulier aux jeunes, dont la mobilisation sans précédent est un vrai motif de fierté pour leur prise de conscience de la responsabilité historique qui sera la leur lors du scrutin à venir. Leur sursaut citoyen est une source d’espoir pour l’avenir politique de notre pays.
J’invite tous les acteurs dévoués à l’avènement d’une vraie société démocratique au Cameroun à mettre à profit la période de suspension des inscriptions qui va de septembre à décembre 2024 pour peaufiner les stratégies devant permettre à notre pays d’atteindre au moins le cap de dix millions d’inscrits lors de la prochaine campagne qui s’ouvrira le 2 janvier 2025.

Vive le Cameroun

Je vous remercie

Yaoundé le 10 septembre 2024
Maurice KAMTO, Président National du MRC, candidat du MRC et de l’APC à l’élection présidentielle de 2025

(*) Le surtitre, le titre et le chapô sont de la rédaction

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