Dans son récent discours aux jeunes, le chef de l’État, Paul Biya, a mis en avant comme à son habitude, des exemples de réussite censés inspirer la jeunesse camerounaise. Sauf que, l’un de ces exemples, Samuel Tony Obam Bikoue, soulève de nombreuses interrogations et met en lumière des pratiques douteuses au sein du régime. Une dotation présidentielle de 100 millions de francs CFA pour adouber la supercherie.
L’ironie d’un discours présidentielle à la jeunesse
Par Thomas Tankou___________
Un Exemple troublant…
Samuel Tony Obam, présenté comme un modèle de réussite, est originaire du département de l’Océan. Cependant, les exploits entourant son parcours semblent s’effondrer à l’examen des faits. Comme l’a relevé Joseph Abena Abena de Radio Espoir émettant au Sud.
Le centre d’incubation internationale supposé exister dans son village n’est qu’une illusion, et l’industrie agricole dont il se vante n’est rien d’autre qu’un mirage. De plus, sa dotation présidentielle de 100 millions de francs CFA apparaît comme une manœuvre orchestrée pour masquer une réalité bien plus sombre, impliquant une complicité inquiétante avec certains membres influents du gouvernement.
Des échecs retentissants…
Le discours du président fait également allusion au festival international de la filière banane-plantain, qui, selon les dires, aurait dû célébrer les prouesses agricoles du pays. Cependant, cet événement s’est transformé en une véritable farce. Il y a quelques années, d’anciens footballeurs nigérians se sont trouvés piégés dans leurs hôtels à Douala sans leurs primes, alors qu’ils ont fait le déplacement du Cameroun pour livrer un match de foot en marge de l’événement. Récemment encore, des brésiliens ayant été invités à la dernière cérémonie se sont retrouvés bloqués dans des hôtels, pour une facture impayée d’environ un million de francs CFA . Ces incidents ne sont pas seulement des désagréments ; ils révèlent un véritable scandale diplomatique qui ternit l’image du Cameroun sur la scène internationale.
Un véritable paradoxe…
En parallèle, un autre jeune, Tata Bakary, a tenté d’attirer l’attention du président sur ses initiatives agricoles. Ancien enfant de la rue, il a su transformer sa vie grâce à des projets innovants dans l’agriculture à Foumbot. Malgré ses sollicitations répétées, il n’a reçu aucune réponse, illustrant ainsi un manque de soutien pour ceux qui travaillent dur et réussissent par leurs propres moyens.
Agenda Caché…
Ces événements soulèvent une question cruciale : quel est l’agenda réel de ceux chargés de rédiger les discours de Paul Biya ? Loin d’être des témoignages authentiques de réussite, ces exemples semblent plutôt répondre à des intérêts spécifiques, détachés des véritables défis auxquels la jeunesse camerounaise est confrontée. Le manque de vigilance du Président de la République face à ces manipulations sape la crédibilité de ses propos et met en péril l’espoir d’une génération en quête d’inspiration.
Le discours présidentiel, censé être un appel à l’engagement et à la réussite, se transforme en une illustration des dérives du système. Il est impératif que les jeunes Camerounais soient exposés à des exemples authentiques, soutenus par des actions concrètes et non par des illusions. Le temps est venu pour une introspection sur les véritables valeurs que nous souhaitons promouvoir dans notre société.