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CAMEROUN : « SEULS LES PV  D’ELECAM FONT FOI », la grande leçon qui vient du Sénégal »

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Par Thomas Tankou_____

Les élections sont un pilier de la démocratie, garantissant la participation populaire et la légitimité des gouvernements.

Au Cameroun, l’organe chargé d’organiser et de superviser les élections, ELECAM, détient des pouvoirs hors normes dans la désignation du vainqueur et dans le processus électoral en général.

L’implication de ces dispositions comparée à l’expérience sénégalaise font du Cameroun un pays qui peine à s’arrimer à la pratique démocratique. 

*Contexte électoral au Cameroun…*

Au Cameroun, la loi donne à ELECAM l’exclusivité de presenter les éléments de preuve en cas de contestation, même si les scrutateurs de l’opposition, du parti au pouvoir et de l’administration sont présents dans les bureaux de vote. Cette disposition soulève des interrogations quant à l’impartialité du processus électoral et à la transparence des résultats. En effet, elle stipule que seuls les procès verbaux présentés par ELECAM font foi en cas de contestations post-électorales.

*L’expérience sénégalaise…*

Le Sénégal, pays d’Afrique de l’ouest de grande tradition démocratique, offre une leçon précieuse en matière d’élections. Dans ce pays, les résultats électoraux sont certifiés par une Commission vraiment autonome, un organe indépendant chargé de garantir la transparence et la crédibilité du processus électoral. Les médias et la société civile sont eux aussi profondément impliqués dans le processus. Pour preuve, les chaînes de radio, télévision aussi bien que les journaux en ligne ont relayé les résultats de la présidentielle du 24 mars, à mesure qu’ils sortaient des bureaux de vote. Moins de 24 heures après le déroulement des votes, le perdant avait déjà félicité le vainqueur.  Pourtant au Cameroun, il est formellement interdit aux médias de parler des résultats avant  la Cours Constitutionnelle. Ils ne doivent même pas annoncer les tendances.

L’approche sénégalaise permet de renforcer la confiance des électeurs dans les résultats et de prévenir les contestations post-électorales.

*Le triste spectacle du Conseil constitutionnel en 2018…*

La présidentielle de 2018 au Cameroun a été marquée par des controverses et des contestations. Après la proclamation des résultats par ELECAM, la décision finale est revenue au Conseil constitutionnel. Cependant, cette instance a été critiquée pour son manque d’indépendance et d’impartialité, ce qui a suscité des doutes quant à l’intégrité du processus électoral. Cette situation a laissé une cicatrice indélébile sur le processus de démocratisation du pays.

*Appel à une réforme électorale…*

La leçon tirée de l’expérience sénégalaise et des événements de 2018 au Cameroun est la nécessité de réformer le système électoral dans le pays. Il est crucial de renforcer l’indépendance et la transparence d’ELECAM. Bien plus, en cas de contestation, les copies des procès verbaux détenues par les différentes parties prenantes doivent être confrontées avant la désignation du vainqueur.

Toute chose qui pourra contribuer à rétablir la confiance des électeurs et à garantir des élections plus justes et équitables. En comparaison, le Sénégal a mis en place une Commission nationale véritablement crédible  pour certifier les résultats, renforçant ainsi la confiance des électeurs. L’adoption d’une approche similaire à celle du Sénégal pourrait contribuer à rétablir la confiance des électeurs et à renforcer le processus démocratique au Cameroun.

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