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SCANDALE GLENCORE

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Le ponce-pilatisme de l’Adg de la Snh

À l’image de Pilate dans les Saintes écritures, Adolphe Moudiki s’en est lavé les mains. Dans son dernier communiqué le représentant de l’État dans le secteur des hydrocarbures jure la main sur le cœur n’avoir jamais été au courant du scandale de corruption implicant certains de ses collaborateurs. Akere Muna n’est pas du tout convaincu. Le vibrant réquisitoire de l’ancien bâtonnier !

J’ai délibérément décidé d’attendre un jour avant de décrire ce qui s’est passé au tribunal hier. J’étais convaincu qu’en raison de la « diarrhée de communiqués » actuelle qui sévit chez SNH, ils se précipiteraient pour publier un document afin de montrer leur nouvelle proactivité. J’avais raison ; ils l’ont fait, mais ils se sont complètement trompés.
Le tribunal ne s’est pas déclaré incompétent. Au lieu de cela, il a identifié les six individus accusés et leur a permis de rester en liberté sous caution sans aucune condition. Le tribunal s’est assuré que toutes les parties comprenaient les faits et les accusations présentées. Il a ensuite informé les parties que, en raison de la gravité des infractions, l’affaire serait transférée au Southwark Crown Court, où elle est prévue pour le 8 octobre à 9h30. Si le tribunal devait se déclarer incompétent, il n’aurait entendu aucune partie de l’affaire, n’aurait pas statué sur la caution et n’aurait pas procédé au transfert de l’affaire devant un autre tribunal tout en fixant une date et une heure. Le magistrat remplissait des fonctions similaires à celles d’un « Juge de mise en état » en droit français. Au Southwark Crown Court, les accusés seront inculpés. Au Westminster Court, Alex Beard et une autre personne ont indiqué qu’ils plaideraient non coupable.
Le communiqué de SNH fait référence à novembre 2022, ce qui est quelque peu ironique, étant donné que lorsque j’ai révélé cette affaire pour la première fois, SNH a affirmé qu’elle était fausse et que leurs règlements internes interdisaient de telles actions. SNH a déclaré avoir écrit à Glencore pour lui demander les noms de ceux qu’ils ont admis avoir corrompus. Comment peut-on demander à des criminels de révéler les noms de leurs complices ? En 2019, tous les hauts dirigeants et le conseil d’administration de Glencore ont été démis de leurs fonctions. SNH, qui prétend défendre des valeurs éthiques, l’intégrité et le patriotisme économique (quoi que cela signifie), avait une seule voie à suivre : résilier les contrats de Glencore, qui avaient été obtenus frauduleusement. Le principe juridique applicable est « Fraus omnia corrumpit ». Pourtant, SNH n’a pris aucune mesure, pas même une simple action civile !
SNH a présenté une défense pour Glencore, affirmant que ce dernier ne pouvait pas divulguer les noms en raison d’un prétendu accord avec le Serious Fraud Office (SFO) qui lui interdit de fournir toute information. Cette affirmation manque de preuves à l’appui. SNH semble être d’accord avec Glencore sur le fait qu’il ne peut pas divulguer les noms de ses employés corrompus. Pendant ce temps, Glencore est lié par un accord de plaidoyer (Article 12) signé avec le ministère de la Justice des États-Unis, qui l’oblige à répondre à toutes les questions posées par les autorités d’enquête au Cameroun. Cette obligation prend fin l’année prochaine, ce qui pourrait expliquer les tactiques de retard évidentes dans cette affaire.
SNH prétend désormais avoir suspendu tous ses rapports avec Glencore depuis que cette affaire a été révélée, mais il n’y a eu aucune publication contemporaine de cette prétendue action. Certaines informations indiquent que SNH traitait encore avec Glencore il y a un an. SNH semble agir comme complice de Glencore sur tous les fronts ! L’EITI demande à SNH depuis l’année dernière de divulguer toutes les mesures prises contre Glencore. Ils avaient l’occasion idéale de le faire, même lors d’une réunion du conseil d’administration qui s’est tenue à la présidence, où Glencore n’a même pas été discuté ! Il s’agit de l’un des plus grands scandales de corruption du siècle, et le Cameroun est impliqué. Quelle honte. Le résumé de la stratégie de SNH semble être « attendre le TCS » ! Le ministre camerounais des Finances doit être félicité de ne pas s’être montré complaisant et de poursuivre Glencore pour la fraude fiscale et douanière qu’il a avouée dans les procédures au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Ce que le communiqué de SNH omet de mentionner:

  • SNH ne traite pas de l’acte d’accusation, qui détaille les accusations portées contre les accusés. L’acte d’accusation indique clairement, entre autres, que :
    « Entre temps 01/04/2007 et le 31/12/2014, Martin Wakefield, Alexander Beard et Andrew Gibson ont conspiré ensemble et avec d’autres pour verser des paiements corrompus à des fonctionnaires du gouvernement camerounais et/ou de la Société des Hydrocarbures (SNH) et/ou de la Société Nationale de Raffinage (Sonara), comme incitations ou récompenses pour avoir montré des faveurs en relation avec les affaires de leur principal ou les affaires de Glencore dans les transactions pétrolières au Cameroun, contrairement à l’article 1 de la loi de 1906 sur la prévention de la corruption. »
  • SNH n’explique pas pourquoi le pourcentage de la réduction accordée à Vitol est passé de 70 % à 34 % et de 30 % à 15 % pour Glencore. SNH a encore été pris en flagrant délit de mensonge.
    Alors, à quoi peuvent s’attendre les citoyens camerounais des procédures de Londres ? Je ne crois pas qu’un Camerounais sera inculpé parmi les sept individus cités comme accusés. Cinq ont déjà été nommés (Alex Beard, Andrew Gibson, Paul Hopkirk, Ramon Labiaga et Martin Wakefield) pour avoir conspiré afin de verser des paiements corrompus pour le bénéfice des opérations pétrolières de Glencore en Afrique de l’Ouest. Lors de la dernière audience, une sixième personne, David Perez, un autre ancien employé de Glencore, a été ajoutée à la liste. Un seul individu reste non divulgué, et je ne crois pas qu’il ou elle soit Camerounais.
    Par conséquent, nous ne devrions pas nous concentrer sur cela. Ce qui devrait nous préoccuper, c’est le contenu des accusations, car les détails concernant l’implication des Camerounais émergeront au cours des procédures. La lumière dissipera les ténèbres. « Man no run. »

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